Dans le cadre du programme d'emploi des jeunes issus de familles démunies dont le principal objectif est de consacrer l'égalité des chances entre toutes les catégories sociales, l'UTAP (Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche) vient de recruter 22 jeunes diplômés du supérieur pour travailler au sein de ses bureaux régionaux. Les bénéficiaires ont participé hier à une session de formation organisée au siège de l'UTAP pour les préparer au monde du travail et leur expliquer les missions dont ils seront chargés. A l'ouverture de la session, M. Chedly Laroussi, ministre de l'Emploi et de l'intégration professionnelle des jeunes a indiqué que le nombre des employés de niveau supérieur s'est multiplié environ par cinq en l'espace de 20 ans. Il est passé de 70 mille à 382 mille actuellement. M. Mabrouk El Bahri, président de l'UTAP a souligné que les statistiques montrent que plus de 50% des exploitants agricoles sont âgés de plus 60 ans. D'où la nécessité de recruter des jeunes et de les inciter à s'installer dans le milieu rural en créant eux-mêmes leurs propres projets. A cet effet, et étant donné le rôle important des structures professionnelles dans la création de nouveaux postes d'emploi au profit des diplômés du supérieur, il convient d'instaurer des avantages spécifiques et de mettre en place les mécanismes appropriés pour leur recrutement. Présentant la session, M. Jameleddine Chetoui, membre du bureau exécutif de l'UTAP a souligné qu'elle s'inscrit dans le cadre du programme d'emploi des jeunes issus de familles démunies. Et il ajoute : « L'UTAP a signé des contrats renouvelables au profit de 22 jeunes cadres diplômés du supérieur pour occuper le poste de coordinateur administratif dans ses différents bureaux régionaux à travers la République » . Notre interlocuteur affirme : « Nous avons réellement besoin de ces cadres afin d'être mieux à l'écoute des agriculteurs et répondre à leurs dossiers dans les plus brefs délais. Le coordinateur administratif réceptionnera le courrier, le transmettra à la personne intéressée et veillera à avoir une réponse rapide pour l'agriculteur. Il sera également chargé de la gestion des dossiers des ressources humaines (encadrement, facturation, dossier social..). Ainsi, le jeune recruté rendra service au personnel de l'UTAP et aux agriculteurs. S'il fait preuve d'efficacité, son contrat sera automatiquement prorogé ». Entamé à la fin de l'année 2006, le programme d'emploi des jeunes issus de familles nécessiteuses a permis la détection de 15115 familles vivant dans le besoin. 46% d'entre elles, soit 6996 familles, habitent dans les gouvernorats de Kasserine, de Gafsa, Siliana, Jendouba, le Kef et Sidi Bouzid. On compte 24137 jeunes issus de ces familles ayant plus de 15 ans et vivant dans le chômage et la pauvreté. 17406 d'entre eux désirent s'intégrer dans le marché de l'emploi. On en compte 1614 jeunes diplômés du supérieur dont 35 jeunes ayant des diplômes en médecine, en pharmacie, en ingénierie ou ayant même des masters. Ces jeunes sont recrutés selon les besoins des entreprises de la région, soit dans le secteur privé soit dans le secteur public. Afef BEN ABDELJELIL Nejet Selmi, Kairouan : « C'est vraiment une grande chance pour moi ! » « J'ai eu ma maîtrise en comptabilité en 2004. J'ai travaillé pendant un an avec un expert comptable. J'étais payée à raison de 250d par mois par le bureau de l'emploi. Heureusement que cette période m'a permis d'acquérir une bonne expérience dans le domaine des assurances et de la comptabilité. Quand j'ai entendu parler du programme d'emploi des jeunes issus de familles nécessiteuses, j'ai déposé, en janvier 2006, mon dossier auprès de notre délégation régionale et en août 2007 on a répondu favorablement à ma demande. Je travaillerai au bureau régional de l'UTAP de Kairouan. Abderrahman Dhouibi, Kébili « Jamais on ne m'a payé en tant que cadre » « J'ai eu ma maîtrise en gestion en 1998. J'ai travaillé pendant 3 ans dans des sociétés différentes. Jamais on m'a payé le salaire d'un cadre. C'est pour cela que je les considère comme étant des stages de formation. J'ai accepté de travailler pour avoir de l'expérience ni plus ni moins. Aujourd'hui, je suis optimiste. On m'a recruté pour travailler au bureau régional de Kébili. Etant donné que j'ai une maîtrise en gestion, je pense que je serais en mesure d'occuper le poste proposé ».