Nouveaux rebondissements dans le dossier des majorations salariales dans le secteur privé. La présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), Wided Bouchemmaoui, a annoncé hier que son organisation a accepté une nouvelle proposition du chef du gouvernement, Habib Essid. S'exprimant en marge du dialogue national sur l'agriculture et la pêche, Mme Bouchemmaoui a cependant précisé qu'il ne s'agit pas de la proposition déjà faite début décembre par M. Essid et qui avait été rejetée immédiatement par l'UTICA, en l'occurrence une augmentation de 7%. La patronne des patrons a refusé de donner davantage de détails sur la nouvelle proposition, tout en assurant que le chef du gouvernement va la présenter à l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Le président de la commission des affaires sociales au sein de l'organisation patronale, Khalil Ghariani a cependant révélé que la nouvelle proposition du chef du gouvernement consiste en la reconduction de l'accord conclu en 2014, soit un taux d'augmentation de 6%, avec une indemnité de transport de 10 dinars à compter au 1er septembre 2015. «La proposition que nous avons acceptée préconise des majorations salariales identiques à celles de 2014 », a-t-il affirmé. En réaction à l'annonce faite par la présidente de l'UTICA, l'UGTT a nié, dans un communiqué publié hier après-midi sur sa page Facebook officielle, être au courant d'une nouvelle proposition faite par le Chef du gouvernement. «L'UGTT n'a reçu aucune nouvelle proposition de la part des partenaires sociaux, et elle reste en tout état de cause attachée à la proposition initiale du chef du gouvernement qui assure l'arbitrage dans le dossier des négociations sociales», a fait savoir la centrale syndicale, indiquant qu'elle n'était pas prête à accepter un taux inférieur à 7% en ce qui concerne la majoration des salaires des employés des entreprises privées. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Houcine Abbassi, avait déclaré samedi dernier qu'il acceptait, à contre cœur, la première proposition du chef du gouvernement bien qu'elle ne répondait pas aux aspirations des travailleurs. «Nous avons accepté l'offre du chef du gouvernement, lequel a tenté de couper la poire en deux après avoir constaté le blocage des négociations, par amour du pays et au regard de la phase si délicate qu'il traverse», avait-il dit, rappelant que l'UGTT avait réclamé initialement des majorations salariales de 15% des salaires avant de réviser à la baisse ses exigences à 12%, puis à 7%. A l'issue d'une réunion de sa commission administrative tenue le lundi 22 décembre, l'UGTT avait par ailleurs décidé de reprendre les grèves régionales tournantes décidées le 8 novembre pour protester contre le blocage des négociations mais dont l'exécution a été mise en veilleuse suite à l'attaque terroriste contre les agents de la garde présidentielle survenue le 24 novembre. Une première grève régionale avait été observée 19 novembre à Sfax. Ce débrayage qui a concerné 164 entreprises a enregistré un taux de suivi proche de 100%, selon l'UGTT.