La chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis a eu à juger dernièrement le cas d'un chauffeur de taxi qui portait des papiers falsifiés. Imperturbable, le bonhomme ne semblait pas mesurer la gravité de son attitude lors de son interpellation par la police au cours d'un contrôle de routine. Il a tout bonnement déclaré qu'il a connu un fonctionnaire qui lui a procuré un « faux-vrai » permis de place, moyennant la somme de 1600 dinars à titre de pot de vin, car point d'argent point de Suisse. Il ajouta qu'il ignorait que ledit document était un faux. L'enquête ordonnée par le procureur a révéla que le fonctionnaire en question a effectivement avoué son forfait en ajoutant qu'il a partagé la somme de 1600 avec deux autres collègues à lui, l'un travaillant en tant que gardien et l'autre en tant que secrétaire dans la même administration. La police a de ce fait interpellé les deux autres complices qui ont déclaré que le document n'était pas falsifié et que c'est le taximen qui a procédé à sa falsification. Ils n'ont pas nié toutefois avoir touché de l'argent à titre de pot de vin, la somme donnée par l'accusé principal ayant été partagée entre eux. Devant le tribunal ils ont réitéré les déclarations données au cours de l'enquête préliminaire, en soutenant que le document n'était pas un faux mais contenait des restrictions que le chauffeur de taxi a occulté en le falsifiant. L'avocat de la défense a sollicité du tribunal, de soumettre le document à un expert en écriture afin de déterminer avec certitude si le faussaire était son client. Le tribunal a acquiescé à la demande de la défense en renvoyant l'affaire au 29 janvier 2016 aux fins d'expertise.