L'affaire de l'assassinat d'un jeune homme a été jugée, dernièrement, par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Tunis, devant laquelle comparurent l'accusé principal et son complice en état d'arrestation pour homicide volontaire et complicité pour vol. Les faits remontent à un jour de l'année 2005 où les deux accusés qui habitaient à Denden ont décidé de passer une soirée arrosée chez la victime qui vivait seule à la Marsa. L'accusé principal avait l'habitude d'avoir des rapports sexuels avec la victime, et ce dernier lui proposant de l'argent en contrepartie. Arrivant à l'immeuble où habitait la victime, il a demandé à son ami de l'attendre le temps de monter chez la victime. Le complice le rejoignit après que celui-ci lui téléphona ; il fut ahuri de le voir, brandissant un couteau maculé de sang, alors que la victime gisait à terre, le sang giclant de ses blessures. A son tour, le complice s'attela à attacher la victime avec une corde avant de fermer la porte de la maison à clé. Puis les deux meurtriers prirent leurs jambes à leur cou en emportant avec eux une radiocassette, un téléphone portable et une importante somme d'argent. La victime, malgré l'état déplorable dans laquelle elle se trouvait, étant de surcroît attachée, ne trouva d'autre solution que de se jeter par la fenêtre de l'appartement, qui n'était pas très haute. Les passants dont l'attention fut attirée par la scène de la victime chutant de la fenêtre, accoururent pour s'en enquérir et lui porter secours. Transporté à l'hôpital, il succomba après quatre jours de soins où on tenta l'impossible pour la sauver. Les deux malfrats ont été arrêtés, et l'auteur principal déclara devant le juge d'instruction qu'il n'avait pas l'intention de tuer et affirmait qu'il avait agi de la sorte car la victime voulait abuser de lui. Il avait planifié par la suite avec son complice pour procéder à un simple vol, surtout qu'ils n'avaient pas de travail et qu'ils avaient besoin d'argent. La Chambre d'accusation les a déclarés coupables de meurtre et de complicité, sur la base de l'article 204, le crime ayant été suivi de vol. Le Tribunal de première instance a condamné l'auteur principal à la perpétuité, quant à son complice, il est condamné à 20 ans de prison. Interjetant appel, ils demandèrent la clémence de la Cour. L'avocat de la défense, soutenant que son client, l'auteur principal, n'avait pas l'intention de tuer, mais pris de panique, il asséna des coups de couteau à la victime alors que celui-ci essayait d'abuser de lui. En s'appuyant sur le rapport médical, l'avocat affirma que la mort n'était pas générée par les coups de couteau, mais suite à l'opération chirurgicale, où la victime tomba dans le coma. Et il demanda le renvoi afin d'étudier le rapport d'autopsie. Quant à l'avocat du complice, il ne put que suivre son confrère en insistant sur le fait que le complice n'avait aucunement participé au meurtre, s'étant contenté d'accompagner l'auteur principal pour le vol. La Cour d'appel renvoie l'affaire pour se prononcer à la lumière du rapport du médecin légiste.