Augmentation de 6% du salaire de base, une indemnité de transport de 10 dinars et une revalorisation de 3 dinars de la prime de présence La date de l'effet rétroactif fixée au 1er septembre 2015 Un nouveau round de négociations sociales au titre des années 2016 et 2017 s'ouvrira en mars prochain Après environ quatre mois de négociations laborieuses ponctuées de frictions et de nombreuses ruptures, la centrale syndicale et le patronat sont enfin parvenues à un accord pour des augmentations salariales dans le secteur privé. Cet accord a été signé lors d'une réunion de la haute commission des négociations tenue hier sous la présidence du ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane. L'accord arraché de haute lutte prévoit une augmentation de 6% du salaire de base, une hausse de l'indemnité de transport de 10 dinars et une revalorisation de 3 dinars de la prime de présence et en présence du conseiller du Chef du gouvernement chargé des Affaires sociales, Ces majorations salariales, à effet rétroactif, seront versées par les entreprises privées à leurs salariés à compter du 1er septembre 2015. Selon les termes par l'accord paraphé par trois membres du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et autant de secrétaires généraux adjoints de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), les entreprises en difficulté ont la possibilité de rééchelonner les sommes dues aux salariés au titre des augmentations salariales d'un commun accord entre la direction et le syndicat de base de l'entreprise. Les deux parties ont, par ailleurs, convenu de lancer un nouveau round de négociations sociales au titre des années 2016 et 2017 en mars prochain. L'accord relatif aux augmentations salariales au titre de l'année 2016 entrera exceptionnellement en vigueur en août 2016, alors que la date d'effet de celles relatives à l'année 2017 a été fixée au 1er mai. Ainsi, la grève qui était initialement prévue demain dans les quatre gouvernorats du Grand Tunis (Tunis, Ben Arous, l'Ariana et La Manouba) a été annulée. Le round des négociations sociales qui vient de s'achever a été particulièrement difficile. L'UGTT s'était en effet attachée tout au long des négociations à des majorations salariales conséquentes de nature à limiter une baisse du pouvoir d'achat des salariés estimée à 40% par des experts mandatés par l'Organisation ouvrière. Invoquant une baisse de la productivité et une conjoncture économique maussade, l'UTICA avait, quant à elle, longuement manœuvré pour tempérer les ardeurs des syndicalistes qui étaient prêts à tout pour réaliser un exploit à quelques mois du congrès national de l'organisation ouvrière.