Quelque 29 associations et organisations regroupées au sein d'un nouveau collectif appelé collectif civil pour les libertés individuelles, ont lancé, hier, un appel pressant aux pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, pour mettre un terme à ce qu'elles ont appelé « les atteintes accrues aux libertés individuelles », réclamant le respect absolu des dispositions de la Constitution et des engagements internationaux en matière des droits et des libertés. Lors d'un point de presse tenu au siège de l'Association « Bayti », à Tunis, les responsables de ces organisations ont estimé que « l'année 2015 a enregistré, sous couvert de lois obsolètes et liberticides contraires aux nouveaux principes constitutionnels, l'accroissement et l'amplifications d'actes de violations et d'atteintes aux droits et aux libertés. » Les intervenants ont passé en revue les affaires qualifiées par eux d'atteintes et qui portent sur des affaires liées à la pratique de l'homosexualité, consommation de drogue, ouverture d'établissements pendant le Ramadan, interdiction de se rendre à l'étranger sans autorisation parentale, accusation de mécréance, et autres affaires du genre, largement évoquées par la presse et les organes d'information en leur temps, comme la condamnation d'un touriste suédois, en février 2015, à deux ans de prison pour homosexualité et la condamnation de six étudiants en décembre à trois ans de prison pour pratique de l'homosexualité, ou encore l'accusation de mécréance portée à l'encontre du philosophe Youssef Seddik au mois de Ramadan dernier par le conseil supérieur islamique. La présidente de l'Association « Bayti », Sana Ben Achour, a indiqué que le collectif civil pour les libertés individuelles compte organiser des campagnes intensives de sensibilisation et entreprendre des contacts avec les parties concernées dans le gouvernement, l'Assemblée des représentants du peuple ainsi qu'avec les partis politiques en vue de la protection des libertés individuelles en tant que tout indivisible, outre l'adaptation du code pénal aux dispositions de la nouvelle Constitution de la Tunisie, notamment les articles qui entravent, selon elles, les libertés individuelles, et l'abrogation ou la suspension de l'article 230 relatif aux peines encourues par les homosexuels des deux sexes. Elle a estimé que les jeunes sont la principale cible de ces atteintes. De son côté, le militant des droits de l'homme connu, Mokhtar Trifi, a mis l'accent sur la nécessité de lutter contre les atteintes aux libertés individuelles par l'application stricte de la loi afin qu'aucun coupable, quel qu'il soit, n'échappe pas au châtiment.