Les projets de coopération tuniso-sicilienne dans la lutte contre les maladies transmises à l'homme et aux animaux par les moustiques, les tiques et les puces, dites maladies à transmission vectorielle, ont été au centre d'un séminaire tenu hier à Gammarth. Ces projets sont réalisés dans le cadre du réseau d'EpidémioSureveillance tuniso-sicilien (RESTU) qui regroupe 7 établissements de Tunisie et de la Sicile, ayant pour chef de file l'Institut Pasteur de Tunis (IPT). Dans des déclarations à la presse, en marge des travaux, le professeur Ali Bouattour, professeur chercheur à l'IPT et coordinateur de ce programme de coopération tuniso-sicilien, a confirmé que la Tunisie n'est pas affectée par la maladie Zika et que l'espèce de moustiques, dit moustique tigre, vecteur de transmission de l'agent pathogène de cette maladie n'existe pas non plus en Tunisie, mais le moustique tigre existe par contre en Sicile qui n'est pas affectée, de même que les pays européens en général. Il a indiqué que ce séminaire vise justement à développer la coopération entre la Tunisie et la Sicile dans la lutte contre les maladies transmises par les moustiques, les tiques et les puces chez l'homme et les animaux, car ces insectes vivent grâce au sang qu'ils sucent chez l'homme et les animaux et peuvent ainsi transmettre les virus et les bactéries de beaucoup de maladies et de fièvres dont certaines sont anciennes, mais il y en a qui sont nouvelles et émergentes ou ré-émergentes, à cause des changements survenus dans l'environnement et au niveau du climat sous l'effet de l'action humaine, à l'instar de la maladie Zika. Il s'agit, a-t-il dit, d'une fièvre similaire à la fièvre de l'Ouest du Nil (West Nile), transmise également par des moustiques. Il a indiqué que toutes ces maladies peuvent revêtir la forme d'épidémies, notant que la Tunisie a été exposée à trois reprises à une épidémie de la fièvre de l'Ouest du Nil, avec l'enregistrement de plusieurs décès, en 1997,2003 et 2012, et on en a enregistré des cas en 2014 et 2015. La fièvre Zika a été ainsi appelée d'après une zone en Ouganda, à l'Est de l'Afrique, dans la région des grands lacs. Sensibilisation des citoyens et des éleveurs Le professeur Bouattour a mis en garde contre la prolifération de ces insectes, ces dernières années, notamment chez les animaux, bovins, ovins et caprins, ainsi que des équidés, signalant que les puces qui parasitent généralement les chats, ont commencé à parasiter aussi les chevreaux et les agneaux, ce qui commande de multiplier les campagnes de sensibilisation à l'intention des citoyens et des éleveurs afin de se prémunir contre les risques de transmission des maladies en faisant appel aux services des spécialistes. Il a indiqué que la coopération entre la Tunisie et la Sicile dans le cadre du programme RESTU a permis à la partie tunisienne d'acquérir du matériel et des techniques de diagnostic et de dépistage des maladies signalées et de renforcer ses compétences en la matière, outre la mise en place de plateformes de surveillance , la création de bases de données et l'établissement de cartes de distribution des insectes concernés sur le plan géographique et parmi les animaux en Tunisie et en Sicile. Selon lui, les ateliers de travail ont, notamment, mis en exergue la corrélation des données épidémiologiques et des données climatiques pour expliquer le phénomène de propagation des maladies à transmission vectorielle.