Le président du Conseil des analyses économiques et conseiller économique auprès de la présidence du gouvernement, Taoufik Rajhi, a remis, à la fin de la semaine dernière, au chef du gouvernement, Habib Essid, le rapport national des grandes réformes pour la période du plan économique et social 2016/2020 que le chef du gouvernement avait demandé au Conseil de le lui préparer, il y a deux mois, d'après ce qu'a déclaré, à la presse, Mr Taoufik Rajhi, à l'issue de son entrevue avec le chef du gouvernement, en présence des autres membres du Conseil. Il a indiqué que les réformes sont devenues une nécessité inéluctable en vue d'assurer la relance économique, en impulsant l'investissement et en orientant le système économique vers des activités innovatrices dans un environnement concurrentiel. Au nombre de 80, les réformes s'articulent sur cinq grands axes, savoir le financement de l'économie, la consolidation des équilibres économiques, le développement des ressources humaines, la mise en place d'un réseau de protection sociale et enfin la promotion du cadre juridique et institutionnel. Cependant, il a indiqué que comme il est notoire que trop de réformes tue les réformes, il est proposé de choisir le train des réformes les plus importantes et de fixer des groupes de réformes liées entre elles. Cependant, a-t-il ajouté, le principe de base convenu est d'infléchir la démarche suivie jusqu'à présent après la Révolution en accordant la priorité à l'agenda économique pendant la période à venir, au lieu de l'agenda politique qui avait accaparé toute l'attention et tous les efforts durant les cinq années précédentes. Centralisation du pilotage Le Conseil des analyses économiques a plaidé, en outre, pour que le gouvernement centralise le pilotage et la coordination des réformes, dans un cadre participatif, car les réformes envisagées intéressent pratiquement tous les secteurs, de celui des banques et la fiscalité, aux caisses sociales, la retraite, la santé, l'enseignement, et le système des subventions. Quelques unes ont été engagées, d'autres sont en cours, tandis que la majorité est constituée de nouvelles réformes. Signalant que la présentation de ce rapport national sur les grandes réformes a coïncidé avec le séjour d'une délégation du Fonds monétaire international à Tunis, Mr Taoufik Rajhi a indiqué que c'est pour la première fois que la Tunisie prépare par ses propres soins et se dote d'une matrice de réformes propres à servir de références dans ses discussions avec ses partenaires, notamment les bailleurs de fonds comme le FMI qui conditionnent souvent leurs engagements à l'accomplissement de réformes politiques, économiques et sociales, selon les standards des pays développés. Selon Mr Taoufik Rajhi, la Tunisie pourrait avoir accès à des prêts auprès du FMI de l'ordre de 12 milliards dinars (environ 6 milliards dollars) durant les cinq prochaines années, notant que ce ne sont pas les prêts en eux-mêmes qui constituent un souci mais c'est la manière de les utiliser qui compte, car les prêts sont bons et productifs lorsqu'ils sont utilisés au profit de l'investissement et de la création de nouvelles richesses et de l'emploi , mais ils deviennent une lourde charge s'ils sont consacrés à la consommation.