Le projet de la loi de finances 2016 prévoit la généralisation de la TVA sur la vente des médicaments au niveau du gros et de détail, et ce sans modification des prix de vente au public. Rached Garaali, secrétaire général du Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (SPOT), a appelé à réviser le projet de la loi des finances 2016 instaurant la TVA sur la vente des médicaments au niveau de la vente aussi bien au gros qu'au détail, et de lui substituer d'autres solutions « Cette loi va se traduire par une perte sur la marge brute du pharmacien d'officine de 2% en moyenne ce qui représente 20% sur la marge nette (la marge nette du pharmacien étant de 10% au maximum). Autrement dit, pour une pharmacie qui dégage un bénéfice net de 35 mille dinars par an la perte sera de l'ordre de 7 mille dinars. « Ce scénario catastrophique risque de se produire bientôt si la profession ne se dresse pas, tel un seul homme, pour arrêter le danger qui la guette », affirme le même responsable. Et d'ajouter que comme indiqué dans son communiqué en date du 26 octobre 2015, le syndicat, en collaboration avec le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens de Tunisie (CNOPT) et les autres structures de la profession, a entamé, dès les premiers jours, une série d'actions en direction des parties concernées pour expliquer le point de vue de la profession et bien défendre ses intérêts. « Nous avons eu une réunion avec la commission des finances de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) ainsi qu'une autre avec la directrice générale des études et de la législation fiscale », a-t-il précisé avant d'enchaîner qu'il a expliqué à ses interlocuteurs officiels l'impact négatif de ce projet, tel qu'il a été présenté, sur les comptes de l'officine. Aujourd'hui et après toutes les démarches entreprises, estime encore M. Garaali, la situation reste, selon lui, aussi floue et tout peut arriver. Il a tenu à préciser que la profession ne réclame nullement de privilèges spécifiques et qu'elle n'est pas opposée au principe de la généralisation de la TVA, ni à la transparence en matière fiscale. D'ailleurs, assure t-il, c'est l'une des professions qui s'acquitte le plus de son devoir fiscal. « Ce que nous contestons, c'est le fait d'être injustement dépossédés d'une partie importante de notre gain légalement acquis. Après le coup dur qu'elle avait subi en 1996 avec l'abaissement de sa marge, la profession risque de subir un nouveau coup tout aussi dur et qui risque de lui être fatal cette fois-ci », affirme t-il en substance. A noter qu'il y a deux jours, Rached Garaali a eu une réunion avec le ministre du Commerce, mais sans obtenir résultats tangibles. « La position du ministère reflète celle du gouvernement. Encore une fois, nous n'avons trouvé aucune solution. Nous refusons de payer la TVA. Cette taxe doit être annulée ou payée par l'Etat. L'application d'une TVA sur le médicament est injuste .Elle ne doit pas être supportée directement par le pharmacien » a-t-il précisé en conclusion.