Abdelfattah Ben Ali représentant de Cadogan en Tunisie était un peu amer en présentant le bilan de son TO qui est passé de 10.000 clients à 2000 clients sur la Tunisie. Une situation qui explique que le marché anglais patauge et ne semble pas décoller pour le moment. Les explications : Tout d'abord, comment expliquez-vous cette baisse des entrées sur le marché anglais ? Le marché anglais passe par des moments difficiles. Il n'a pas encore retrouvé ses couleurs. La tendance est depuis 2006 à la baisse. En tant que voyagiste, nos entrées ont baissé de cinq fois et le booking dégage une baisse de 10à 20% cette saison. Il est vrai que les dernières mutations notamment la fusion de TUI avec First Choice d'une part et celle de Thomas Cook et My Travel d'autre part et le retrait de certains TO comme Prestige (2000 clients) ont provoqué une baisse de fréquentation sur la Tunisie qui, il faut avouer demeure encore inconnue sur ce marché. Peu de promotion est faite sur la destination. Le déficit d'image dû à la limitation du budget de publicité ne permet pas la réalisation de campagnes agressives à l'instar des destinations concurrentes. Les mégatours, les workshops, les roadshows et les éductours demeurent très limités. Chose qui freine ces afflux touristiques vers notre pays et ceci malgré l'effort de l'ONTT qui s'est engagé dans un travail pédagogique pour mieux appréhender d'autres facettes de la destination et je pense que les professionnels tunisiens doivent être impliqués dans cet effort promotionnel et ils sont fin prêts à le faire pour bien réussir 2008.
Mais le produit touristique répond-il bien aux attentes du touriste anglais ? Je pense que la Tunisie a tous les atouts pour séduire et a plusieurs facettes à développer notamment la thalasso, le golf, le tourisme culturel, sportif et écologique mais l'insuffisance du produit appart-hôtellerie et self catering dans l'offre tunisienne et l'absence d'animation freinent néanmoins ces flux vers notre pays.
Pensez-vous que l'aérien suit le développement du marché ? Tunisair et GB Airways font de leur mieux pour desservir la destination. Mais le Sud tunisien et l'Ile de Djerba restent inexploités à cause de l'absence de vols directs au départ de la Grande-Bretagne. L'absence de vols Low Cost à l'instar du Maroc ne permet pas une desserte aérienne régulière.
Comment sauver ce marché ? Il n'y a pas de secret, il faut investir dans le marketing et la promotion si on veut relancer de nouveau ce marché. Il faut se battre sur tous les fronts pour sauver ce marché porteur. Cela exige une grande mobilisation des TO et surtout de nos professionnels pour inverser la tendance. Le développement de ce marché est tributaire aussi du transport aérien et sans avions, on ne peut pas décoller et là il faut penser à relier Londres à Tozeur car le Sahara est un produit de niche capable de nous drainer une grande clientèle anglaise