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«Dans le film, j'ai préféré rester libre dans mon pays»
Publié dans Le Temps le 23 - 03 - 2016

Le film « Nhebbek Hédi », (prix de la meilleure œuvre et Ours d'argent pour l'interprétation masculine), a été sélectionné parmi les 18 films (après un visionnage de 7000 titres), retenus pour la compétition officielle du Festival International du Film de Berlin et non pour le Forum.
Selon la productrice Dorra Bouchoucha, (Nomadis Images) et le réalisateur Mohamed Ben Attia, « Nhebbek Hédi » a été choisi pour sa qualité, son audace et le thème qu'il traite, et non pour son origine.
Mohamed Ben Attia évoque de sa part, l'accueil favorable qui a été réservé au film, la semaine dernière à Sousse, où les femmes étaient en majorité écrasante (environ 80%), estime-t-il, alors que l'histoire tournait autour d'un homme.
Quant à sa sortie à l'étranger, elle s'effectuera à la rentrée, entre septembre et octobre 2016, dans plus de vingt pays, nous précise-t-on.
Une belle carrière qui s'annonce à l'horizon pour un film réalisé et interprété par des jeunes au grand talent, dont Majd Mastoura, 24 ans qui a joué le rôle de Hédi et qui a bien voulu nous accorder cet entretien.
Le Temps : de formation scientifique, vous vous êtes découvert au début, un penchant pour la littérature et la poésie... puis pour le septième art .Comment cette évolution s'est-elle opérée ?
Majd Mastoura : après un bac Maths à Bizerte puis des études supérieures à l'ISG à Tunis, je me suis retrouvé en plein dans l'univers du cinéma.
Il faut dire que ma passion pour la littérature et la poésie, je la tiens déjà de ma mère, enseignante d'arabe qui m'a initié depuis mon jeune âge, à la lecture et à l'écriture en arabe littéraire. J'ai continué à écrire des contes qui malheureusement n'ont jamais été publiés et j'ai participé entre temps à des festivals comme celui des jeunes écrivains de Kélibia. En 2008, j'ai découvert la chanson alternative avec Bendir Man, Badiâa Bouhrizi et Gultrah Sound System.
A ne pas oublier, mon amour pour le quatrième art, particulièrement, les pièces de Jaibi et Jébali car c'est un domaine dans lequel je me suis lancé tout jeune au sein d'un club de théâtre scolaire à Ain Drahem.
Avec les événements de Redeyef en 2008 et l'émotion que j'en ai ressentie, j'ai commencé à écrire en arabe dialectal. En 2012, j'ai intégré pendant deux ans le collectif « Street Poetry » qui œuvre à la fois, à la mise en valeur de la littérature dialectale et la démocratisation de l'espace public, en organisant des sessions de poésie dans la rue. Plus de cinquante spectacles entre slam, rap, poésie, monologues, etc... En plus, j'étais actif dans les ciné-clubs de Tunis.
* « Nhebbek Hedi » de Mohamed Ben Attia est votre deuxième expérience après « Bidoun 2 » de Jilani Saadi, comment avez-vous été retenu pour camper le premier rôle ?
-Ma première expérience dans le cinéma date de 2013 avec Jilani Saadi qui m'a proposé le rôle d'Abdou, personnage principal du film « Bidoun 2 », sélectionné en compétition officielle des JCC 2014.
En janvier 2015, j'ai été retenu pour le rôle de Hédi après avoir participé à un casting lancé sur Face Book et après des tests, seul devant la caméra, puis avec Rym Ben Messaoud, (la fille dont je tombe amoureux dans le film), pour voir si le couple marchait ensemble.
*Qu'avez-vous ressenti à l'annonce du palmarès car un Ours d'argent dans un festival aussi prestigieux qu'est la Berlinale, n'est pas une mince affaire ?
-Comme vous le savez, je suis à mes débuts et je ne m'attendais pas à un succès pareil...J'étais agréablement surpris et envahi d'une joie immense !
« Nhebbek Hédi » dont le tournage a duré six semaines entre Mahdia, Tunis et Kairouan, a été sélectionné pour l'ouverture du Festival international du Film de Berlin parce qu'il a été convaincant et non parce qu'il est un film arabe ou africain.
La réaction aussi bien du jury que celle du public a été plus que positive en découvrant dans le film, des chansons en allemand, en plus les images qui ont défilé , filmant les rares touristes d'origine allemande dans des hôtels désertés par leurs clients, en ces temps de crise pour des raisons que tout le monde connaît. Nous avons été félicités par beaucoup qui connaissent déjà la Tunisie et qui voulaient nous témoigner leur appui et leur soutien.
*Le film est projeté actuellement dans les salles depuis le 14 mars, peut on parler déjà d'un succès auprès du public tunisien ?
-Je ne peux qu'être optimiste vu le succès déjà enregistré à Sousse, le mardi 15 mars, lors de sa projection au Complexe Culturel de la ville, en présence de 700 personnes dont 80 n'ont pas quitté la salle lors du débat.
*Vous interprétez à merveille le personnage de Hédi, pourrait-on dire que vous vous projetiez dans ce personnage pour la ressemblance dans vos traits de caractère. Autrement dit, aimez vous ce personnage ?
-Oui, dans certains côtés. En général, quand je joue un personnage, je ne peux que l'aimer même s'il est parfois « détestable » dans son profil et ses choix dans la vie.
Entre Hédi et moi, aucune ressemblance à part notre attitude commune quant aux choix de vie, pour lesquels nous avons opté.
*La fin est ouverte ; pourquoi avez-vous renoncé à partir comme Rym « à la recherche d'un lendemain meilleur ». Auriez-vous peur de quitter une vie « bien arrangée » et d'aller courir une aventure dont on ignore les aboutissements ?
-Je pense qu'après avoir connu cette fille, Hédi n'est plus le même, sa relation avec sa maman a changé. Ce sont de nouveaux rapports qu'il entretient désormais avec la famille et le travail ; il devient « adulte ». De même, il revient à ses premières amours et à la bande dessinée qui dévoile son côté artistique.
Mais attention, Hédi découvre aussi et avec beaucoup d'amertume, ses propres limites parce qu'il ne peut suivre celle qu'il aime... Il a préféré rester libre dans son pays et à chacun de nous, de construire sa propre suite ou sa propre fin.
*Avez-vous d'autres propositions pour les mois à venir ?
-Pas encore ! Mais je resterai à Tunis pour la promotion du film et l'échange avec le public avant de repartir en France poursuivre mes études en arts du spectacle à l'Université Paul Valéry de Montpellier.
J'aimerai ajouter que ma participation au film m'a poussé à continuer sur cette voie, celle du travail, de la rigueur dans le jeu et de ma passion pour le cinéma.


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