Les travaux du dialogue national sur l'emploi ont démarré, hier à Tunis, en présence du chef du gouvernement, Habib Essid, du secrétaire général de l'organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon et du directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder ainsi que de plusieurs membres du gouvernement et de représentants de partis politiques et personnalités nationales. L'objectif de ce dialogue vise à élaborer une conception commune des problèmes du marché de l'emploi et d'identifier les mesures à entreprendre à court, à moyen et à long terme en vue de créer de nouveaux postes d'emploi. Le dialogue permettra de donner le coup d'envoi officiel du processus d'élaboration d'une stratégie nationale de l'emploi. Les neuf ateliers préparatoires de ce dialogue, tenus du 15 au 17 mars 2016 à Tunis, ont porté, notamment, sur l'emploi dans la fonction publique et les mécanismes de l'emploi précaire, l'impulsion de l'investissement et du rôle du secteur privé, l'encouragement de l'initiative individuelle et de la création d'entreprises, l'économie sociale et solidaire. Le chef du gouvernement, Habib Essid s'est engagé à mobiliser tous les moyens nécessaires à la mise en œuvre de la déclaration de Tunis pour l'emploi. S'exprimant à l'ouverture de la séance de clôture de la première phase du dialogue national sur l'emploi, ouvert, hier, à Tunis, Essid a indiqué que cette déclaration fera office de feuille de route pour le gouvernement, à court, à moyen et à long terme, et de document de référence pour toutes les parties concernées. La lutte contre le chômage, le travail précaire et le secteur informel est l'objectif ultime du dialogue national sur l'emploi, a souligné, quant à lui, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Hassine Abassi. M. Abassi a souligné que le modèle de développement actuel n'est plus en mesure d'attirer l'investissement privé et de créer des emplois décents, notamment, en raison de l'absence d'une politique intégrée qui tient compte des potentialités des régions. «Cela est dû, également, à la dislocation du tissu économique, à la faiblesse de l'infrastructure et à un appauvrissement d'une culture commune sur «le travail décent», a-t-il expliqué. La stratégie de l'emploi ne doit pas se focaliser, seulement, sur la lutte contre le chômage mais doit, traiter également un ensemble de défis, tels que l'inactivité et les emplois vulnérables, informel et rural, a plaidé, pour sa part, le directeur général de l'organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder. «La création d'emplois de qualité requiert la mise en place de politiques macroéconomiques et d'investissement, l'instauration d'approches sectorielles et le développement des compétences», a-t-il souligné, lors de la clôture de la première phase du dialogue national sur l'emploi. Déclaration de Tunis Pour l'emploi Zied Laadhari, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle a annoncé, lors du démarrage du Congrès National pour l'Emploi hier, les principaux points de «La Déclaration de Tunis Pour l'Emploi»: -La mise en place d'un plan de développement capable de fournir le plus grand nombre d'emploi dans toutes les régions du territoire tunisien, en particulier dans les régions de l'intérieur. -Le soutien de la capacité d'embauche et l'orientation des recrutements publics vers les régions et les secteurs prioritaires, selon les besoins. -L'amélioration du climat des affaires et des investissements ainsi que l'avancement du dialogue social pour activer la coopération entre les secteurs privé et public et améliorer la compétitivité entre les entreprises économiques. -La réforme du système de l'éducation, de la formation et de la réhabilitation afin de garantir une harmonie et une compatibilité entre les différentes composantes. -La mise en place d'un système commun pour l'entrepreneuriat qui contribue à fournir un climat de travail et d'autonomie, permettant aux meneurs de projets d'avoir un accompagnement et un encadrement ainsi qu'une facilitation d'accès aux marchés et aux sources de financement. -L'amélioration de l'économie sociale et solidaire en tant que principale base pour l'avenir de l'emploi. -La mise en place d'un système d'exploration et d'exploitation dans les domaines de l'emploi non-exploité dans les régions et dans les secteurs prometteurs. -La modernisation des services publics pour l'embauche et la promotion de ses capacités qualitative et quantitative. -La révision des programmes d'exécution de l'emploi et l'accompagnement personnalisé pour l'orientation des demandeurs d'emploi. -La mise en place d'une stratégie nationale complète et l'établissement d'un système permettant d'assurer la coordination entre les différentes initiatives de l'emploi.