Cela fait quelques mois que le parti de Slim Riahi, l'Union patriotique libre (UPL), connaît de sérieux tiraillements. Cette crise s'est exacerbée avec la réduction du bloc de l'UPL au sein du de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) comme cela a été constaté avec la publication de la nouvelle composition de l'ARP. Ainsi, l'UPL est devenu la cinquième force de l'Assemblée après le bloc du Front populaire et celui d'Al Horra. Réagissant à cette crise, le parti a tenu son Conseil national extraordinaire en fin de la semaine dernière. Dans une déclaration accordée au journal Le Temps, le membre du bureau exécutif de l'Union patriotique libre et chargée de la communication, Yosra Mili, a indiqué que plusieurs décisions ont été validées lors de cette rencontre. ‘Lors de la tenue de notre Conseil national extraordinaire, nous avons fait en sorte de remettre de l'ordre au sein de notre parti. L'une des plus importantes décisions que nous avons prises est la mise en place d'une famille politique unifiée qui rassemblera autour d'elle les partis centristes et destouriens. Un Front politique centriste qui servira les intérêts majeurs du pays et qui émane d'une initiative de l'UPL.' A la question de si la fusion de l'UPL avec le mouvement de Nidaa Tounes – évoquée il y a quelques mois par Slim Riahi – était toujours d'actualité, Yosra Mili a assuré que non tout en insistant sur le fait que Nidaa Tounes sera toujours le bienvenu pour faire partie de la famille centriste que compte former l'UPL. En ce qui concerne les attitudes de quelques membres de l'UPL, Yosra Mili a indiqué que des décisions fermes ont été validées à l'encontre de ceux qui ne respectent plus la ligne politique de l'UPL. ‘Nous avons décidé d'exclure les deux députés Nourreddine Ben Achour et Youssef Jouini. Ces deux personnes connaissent très bien les raisons de cet éloignement. En ce qui concerne Maher Ben Dhia, nous avons décidé de faire une demande officielle auprès de la présidence de la République pour demander à ce qu'il soit évincé du ministère de la Jeunesse et du Sport vu qu'il ne fait plus partie de l'UPL. Je tiens à confirmer l'information qui dit que Maher Ben Dhia a tout fait pour rejoindre le parti de nouveau et que Slim Riahi a catégoriquement refusé cela. Pour finir, nous organisons notre Conseil national ordinaire le 14 mai pour étudier, entre autres, notre nouveau règlement intérieur qui a été rejeté lors de cette réunion'. Le Conseil national de l'UPL a aussi élu le député Tarek Ftiti à la tête de son bloc parlementaire. Profitant de la tenue de ce Conseil, le ministre des Domaines de l'Etat, Hatem Euchi, a fait son apparition aux côtés de Slim Riahi qui a, d'ailleurs, profité de cette rencontre pour lancer un ultimatum à Maher Ben Dhia : soit il revient au parti soit le parti fera tout pour qu'il soit limogé de son poste. Rappelons qu'après la démission de Maher Ben Dhia, l'UPL dispose de trois ministères : ministère du Commerce avec Mohsen Hassan, ministère de l'Environnement et à sa tête Néjib Derouiche, et le ministère des Domaines de l'Etat détenu par Hatem Euchi. En ce qui concerne la formation d'une nouvelle famille politique centriste, la confirmation nous est venue de la part du président de l'Initiative destourienne nationale, Kamel Morjane, qui a assuré que son parti mène effectivement des discussions avec l'UPL, et avec d'autres partis politiques dont les noms n'ont pas été précisés, pour former un Front centriste uni. Au lendemain des élections de 2014, plusieurs analystes ont assuré que l'UPL n'était qu'un moyen pour Slim Riahi pour se rapprocher du pouvoir et qu'il ne résistera pas longtemps avant d'être délaissé au profit d'un autre projet. Ces estimations semblent en train de devenir, partiellement, une réalité, mais il est vrai aussi que le patron de l'UPL est en train de jouer le tout pour le tout afin de sauver ce parti passé sous silence.