C'est un signe fort. Et un signe qui ne trompe pas. Car la grève a été générale. Et n'a épargné aucun secteur. Le public, comme le privé. Paralysant l'île, tout au long d'une journée, pendant laquelle, tous les souffles étaient suspendus, dans l'attente d'une quelconque embellie, d'un soupçon d'alternative qui pourrait être solvable, d'un miracle qui pourrait advenir enfin, pour permettre aux choses de se décanter, avant qu'il n'y ait implosion ou explosion. Qu'il y ait l'ébauche, ou fut-ce même, l'ombre de l'ébauche, d'une sortie de crise, qui serait honorable pour toutes les parties, facilitant, ainsi, la levée de tous les griefs accumulés pendant ces derniers mois, culminant autour de la situation de PETROFAC, par une population excédée plus qu'à son compte et qui n'en peut mais, laquelle a été portée vers l'escalade, notamment après la violente confrontation entre manifestants et sécuritaires, avec dispersion des rangs qui aurait été «musclée», plus que nécessaire, avec arrestation de jeunes contestataires, dont certains n'auraient toujours pas été libérés, malgré les appels incessants de la Centrale syndicale, ce qui n'a pas peu contribué a rajouter de l'huile sur le feu, exacerbant les tensions alentour, lesquelles étaient déjà portées à leur paroxysme! Qui plus est dans un contexte socio-économique, à l'équilibre plus que précaire sur l'île, la fragilisant davantage, lorsqu'il aurait fallu plutôt trouver des compromis, des solutions enfin à ces multiples chausse-trappes, pour éviter que la «faille», déjà bien déclarée, ne s'élargisse davantage, faisant basculer la région dans le chaos... Ce que Hached lui-même, dont l'ombre tutélaire planait sur l'île hier, ne devait certainement pas appeler de ses voeux...