Alors que la compétition du championnat s'apprête à entreprendre son ultime virage, la fièvre a déjà commencé par monter d'un cran par-ci et par-là. Aussi bien pour les matches entre concurrents pour le titre, que ceux opposant les menacés par la relégation, le fait de les diriger est devenu un fardeau insupportable, pour ne pas dire infernal pour les arbitres tunisiens. En effet, la crise de confiance qui règne un peu partout, et non pas seulement, sur la scène sportive, a cédé aux doutes et aux suspicions, à telle enseigne que personne n'a plus confiance en personne. C'est grave, car, c'est le moyen le plus facile de démolir tout ce qui a été bâti par des générations et des générations durant des décades. Désormais, tous les arbitres, sans exception, prient, matin et soir, d'être épargnés, lors de la désignation. Dépourvus de la moindre immunité, on les trouve constamment, entre le marteau et l'enclume. Ceci dit, le corps arbitral, chez-nous, est le parent pauvre qui ne bénéficie généralement d'aucun soutien dans les moments cruciaux. Le Bureau fédéral est là, uniquement pour les sanctionner, en gêlant leurs activités et non pas à défendre leur cause. Pourtant, l'arbitrage est la pierre angulaire de toute opposition sportive. Et par conséquent, il doit être entouré de toutes les conditions requises pour tenir pleinement son rôle, sans éprouver des contraintes ou des menaces émanant d'une quelconque personne ou partie. Avec l'émergence de la violence, soit sur le terrain, soit aux entours, nos arbitres sont considérés des « kamikazes », tellement le danger les guette de partout. Il est vrai que le Bureau fédéral a tenu à réitérer sa confiance aux arbitres tunisiens et à les encourager de plus en plus malgré les défis et ce, dans le but de légitimer une reconnaissance au niveau continental ou mondial, mais, tant qu'il est incapable de les défendre comme il faut, à travers des sanctions draconiennes, cela donne l'impression de prêcher dans le désert. Normalement, toute agression physique ou verbale envers l'homme en noir, doit être suivie illico-presto, par des sanctions douloureuses à l'adresse des responsables ou du public, de l'équipe « fautive ». Pourtant,ce ne sont pas les solutions qui manquent, mais, reste à savoir si on a le courage nécessaire de les mettre en exécution. Dans les pays développés, l'arbitre est le Roi, sur le rectangle vert. Il lui arrive de commettre des fautes, parfois criardes, mais personne n'ose piper un mot ou faire une quelconque réaction. Pourquoi ? Tout simplement, dans ces pays, le respect mutuel et la confiance totale entre les personnes, sont les bases fondamentales, de leur essor et de leur épanouissement. A la fin de chaque match, vainqueurs et vaincus se précipitent vers le staff arbitres pour lui serrer la main, en guise de reconnaissance en sa loyauté et en son courage dans l'accomplissement de sa tâche. Chez nous, c'est la bagarre, avec des scènes odieuses et honteuses, qui n'ont aucune relation avec l'essence même du sport. Donc, pour sauver les meubles, la FTF doit, quoique momentanément, revoir sa politique, pour confier,désormais, les matches aux grands enjeux, aux arbitres étrangers. D'ailleurs, les clubs en ont lancé un appel, dans ce sens, en confirmant leurs dispositions à en payer les frais. Dans ce cas, la FTF n'aura rien à perdre : Elle aura plutôt, à énormément gagner, en sauvant sa compétition. Or, si elle tient tête, en persistant dans sa stratégie, elle n'aura qu'à assumer ses responsabilités. Au cas où la situation sera dramatique-ce qu'on n'espère guère- les index d'accusation seront pointés , uniquement ,vers la fédération. A Wadiï El Jéry et à son équipe, d'y méditer longuement !!