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Le nouveau périple de Hannibal, de Rome à Carthage
Publié dans Le Temps le 26 - 05 - 2016

Un buste en marbre de Hannibal, une oeuvre réalisée au milieu du 16ème siècle et propriété de la collection du palais du Quirinale de Rome (Italie), est prêté à la Tunisie dans le cadre d'une exposition temporaire qui a commencé dans une première étape au palais présidentiel de Carthage. Elle fera bientôt escale au Musée national du Bardo afin de faire connaître aux Tunisiens et aux intéressés l'histoire de ce chef militaire et leader politique carthaginois.
La sculpture représentant Hannibal Barca sera exposée avec d'autres objets dans le cadre d'une exposition prévue du 27 mai jusqu'au 30 juin prochain.
De Quirinale à Carthage, de Carthage au Bardo et du Bardo à Barletta (Italie). Le buste de Hannibal fera un nouveau périple au coeur de la Méditerranée, une manière de renforcer les liens étroits entre Rome et Carthage qui ont toujours été aussi forts en période de guerre comme en période de paix.
Les grandes lignes de cette exposition ont été dévoilées au cours d'une conférence de presse tenue mardi au siège de l'Institut culturel italien (IIC) à Tunis, en présence de Raimondo De Cardona, ambassadeur d'Italie à Tunis,
Maria Vittoria Longhi, présidente de l'IIC, Tahar Ghalia, conservateur du développement Muséographique et représentant de l'Institut National du Patrimoine (INP) et Moncef Ben Moussa, Conservateur du musée du Bardo.
Après une première escale au palais présidentiel de Carthage, le buste de Hannibal sera transféré au musée du Bardo, "un musée avec lequel nous avons des rapports très solides", a déclaré De Cordona, faisant savoir que
l'Italie a toujours entretenu des rapports "très intensifs avec le musée du Bardo à travers des échanges importants dans le domaine des arts".
Auparavant, l'ambassadeur a cité tous les intervenants impliqués dans l'organisation de cette exposition à savoir l'ambassade d'Italie en Tunisie, l'INP, l'IIC, le département culturel de la présidence de la république tunisienne, le musée du Bardo en plus du sponsoring de Terna Group (entreprise italienne de transport d'électricité), sans lequel "l'organisation de cette exposition n'aurait été possible", a insisté l'ambassadeur.
Par ailleurs, il a souligné que l'idée de cette exposition est née au cours de la visite du président italien en Tunisie le 18 mai 2015 surtout que le buste de Hannibal fait partie de la propriété de la collection privée du palais présidentiel italien et est considéré comme étant l'œuvre la plus proche du portrait de Hannibal réalisée lors de la période de la Renaissance.
Pour Tahar Ghalia, cette exposition est le prolongement de "cette grande amitié avec l'Italie à qui la Tunisie avait déjà prêté la mosaïque de Virgile à l'occasion de la commémoration du Centenaire de l'unité italienne".
Le programme de l'exposition sera inauguré par une conférence prévue le 27 mai avec le Professeur Giovanni Brizzi, historien et l'un des plus grands spécialistes d'Hannibal et de l'histoire militaire antique. Cet enseignant de l'université de Bologne (Italie) a, à son actif, plus de 130 publications dont "Moi, Hannibal...: Mémoires d'un homme de guerre hors du commun".
Des séances nocturnes sont également prévues lors de cette exposition avec un programme spécifique pour les écoliers et les adultes afin de leur faire connaître l'histoire de Hannibal que "nos concitoyens connaissent très mal" selon l'expression de Tahar Ghalia.
Maria Vittoria Longhi a, pour sa part, rappelé les différents aspects de la coopération archéologique institutionnelle italo-tunisienne à travers notamment les missions archéologiques, les oeuvres prêtées par le musée du Bardo au musée de l'Aquillée dans le cadre d'une exposition réalisée en 2015.
Elle a également annoncé qu'un autre projet est en cours de réalisation dans un musée à Lampedusa qui sera inauguré le 03 juin prochain et où seront exposées des œuvres tunisiennes dont trois de la collection du musée du Bardo.
Moncef Ben Moussa a surtout insisté sur l'importance de cette exposition qui constitue une nouvelle occasion de dépasser les frontières et d'aller vers l'autre par le moyen de la culture.
Pour le conservateur du Musée du Bardo, l'exposition "Hannibal à Carthage" représente une initiative "de prêter à la Tunisie quelque chose qui appartient à sa mémoire mais aussi à la mémoire de l'Italie".
Seconde moitié du 16ème siècle
Selon les experts, le buste est une oeuvre datant de l'époque fin renaissance, autour de la seconde moitié du 16ème siècle.
Le buste de Hannibal est réalisé avec des dimensions de 71x52x31 cm où on voit le leader Carthaginois endosser une tunique, une armure et un manteau attaché à l'épaule droite. La tête, légèrement levée et martialement tournée vers la droite, est recouverte d'un casque et reproduit les traits d'un homme mûr au large visage carré et à la courte barbe.
Le front et les coins externes des yeux sont marqués de profondes rides. Le sourcil froncé et le pli dédaigneux des fines lèvres serrées donnent une expression fière et orgueilleuse à la statue. Les yeux sont petits, allongés et légèrement inclinés vers le bas.
La statue aurait été retrouvée pendant la deuxième moitié du XVIII siècle dans le palais d'une famille de notables, les Renzi, à Santa Maria Capua Vetere et transférée par la suite au Museo Borbonico de Naples. Le transfert de l'œuvre de Naples au Quirinal eu lieu probablement pendant les années 40-50 du XXème siècle.
Le buste, d'un très haut niveau artistique, a une histoire assez singulière. Cité pour la première fois en 1781, le personnage qu'il reproduit est identifié comme Hannibal.
Cependant, dès le XIX siècle, l'antiquité de l'œuvre est mise en discussion car, tout en s'inspirant de l'art romain d'époque hadrienne (II siècle), le buste reproduit certaines particularités présentes dans d'autres bustes datant de la 2ème moitié du XVI siècle.
Même s'il est impossible d'affirmer avec certitude le lieu de production de l'œuvre (probablement Naples), les experts reconnaissent à l'unanimité l'incroyable talent et la grande sensibilité du sculpteur qui a su s'approprier de l'essence même de l'art classique en la faisant revivre dans une autre époque pour tenter de reconstruire le portrait d'un guerrier antique.
Etant donné le manque d'effigies antiques du général carthaginois, l'œuvre -conservée actuellement à la Galleria dei Busti du Palais du Quirinal - est adoptée avec le temps comme image de référence pour la figure de Hannibal, tout d'abord dans les livres d'histoire, et par la suite à plus large échelle dans la culture non spécialisée.


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