L'Union tunisienne de l'Agriculture et de la pêche (UTAP) a fait part, hier, lors d'un débat, de son inquiétude concernant les effets pervers de l'Accord de Libre- Echange Complet et Approfondi (ALECA) avec l'Union Européenne sur le secteur agricole tunisien. La partie européenne aspire, à travers cet accord, à un démantèlement des tarifs douaniers sur tous les produits échangés y compris ceux de l'agriculture, ont rappelé les intervenants. La Tunisie veut, de son côté, fixer une liste de produits qui ne feront pas l'objet de la libéralisation totale afin de protéger l'agriculture tunisienne, pas encore prête à la concurrence européenne. D'après des statistiques de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE), 75% des exploitations agricoles sont de petite taille (10ha par exploitant) et 80% des éleveurs tunisiens sont des petits éleveurs (3 vaches par éleveur), alors qu'en France, la taille moyenne de l'exploitation est de 50 ha et 50 vaches pour chaque agriculteur. Autre disparité, celle des subventions. La Tunisie consacre 350 MD (près de 160 millions d'euros) à plus de 517 mille agriculteurs, alors que la France mobilise 8 millions d'euros pour un nombre similaire d'agriculteurs. « Il ya, d'un côté, une agriculture efficace et de l'autre une agriculture non-modernisée caractérisée par une moyenne d'âge élevé et un niveau de compétitivité d'agriculteurs faible «, a commenté Amor Béhi, vice-président de l'UTAP. La libéralisation des échanges des produits agricoles sera dans ce cas « catastrophique « pour les agriculteurs tunisiens et du coup sur le tissu rural dans les zones rurales, ont jugé des intervenants à ce débat. Encore, selon les résultats d'une récente étude réalisée par l'IACE, le secteur agricole tunisien doit, pour supporter les effets de cette ouverture, augmenter ses exportations de 8% par an, et ce, à travers l'augmentation du total de la superficie des terres arables de 19%à 25% (soit l'équivalent de 0,26 ha par habitant à 0,28 ha par habitant). Sa productivité doit s'accroitre de 5% annuellement, le taux de la valeur ajoutée du secteur doit atteindre 13% contre 10,8% avec une réduction des taxes douanières de 12% contre 14,22%. Pour Leith Ben Bechr, président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI), le développement du secteur agricole en Tunisie nécessite l'adoption de réformes visant l'amélioration de la compétitivité des agriculteurs tunisiens. Il s'agit en outre d'accorder des avantages à cette catégorie afin de permettre aux agriculteurs de résister à la concurrence de leurs homologues européens. Le syndicat préconise en outre de lutter contre le morcellement des terres agricoles, de résoudre les problèmes de certaines filières (lait et céréales) et de regrouper les agriculteurs au sein de coopératives, ce qui permettra de mobiliser un appui financier et de résister à la concurrence internationale. Pour Aboubaker Karray, directeur général des études de planification au ministère de l'Agriculture, l'ALECA n'est pas un objectif en lui-même, il devait plutôt être un moyen de renforcer les performances de secteur agricole. Pour ce faire, il a recommandé de faire participer les organisations professionnelles et la société civile aux négociations officielles sur l'ALECA afin d'aboutir à des recommandations pratiques susceptibles d'éviter les risques inattendus de la libéralisation totale du secteur agricole. Karry a souligné encore la nécessité de mettre en œuvre un dispositif performant pour conformer les produits agricoles aux exigences phytosanitaires et assurer par conséquent le devenir des filières agricoles. Evoquant le cas de l'huile d'olive, Abdellatif Ghédira, directeur exécutif du conseil oléicole international à Madrid, a affirmé que le produit tunisien est très compétitif, mais les exploitations sont les moins rentables dans le monde, parce que la filière oléicole n'a pas la capacité de stabiliser le rendement en raison de la rareté de l'eau (8% seulement des oliveraies se situent dans des périmètres irriguées). Pour cela, il a recommandé d'intégrer les volets de l'investissement, de la qualité et du contrôle sanitaire dans les négociations officielles sur l'ALECA. Tozeur: Visite d'une délégation de 30 journalistes espagnols Une délégation d'une trentaine de journalistes espagnols spécialisés en tourisme, ainsi que des journalistes de la presse électronique, effectue, actuellement, une tournée à Tozeur, à l'invitation de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT). Les journalistes prendront connaissance des principaux sites touristiques de la région, à l'instar de Ong Jemel, le vieil oasis de Tozeur, les oasis de montagne à Chébika, Tamaghza et Mides, ainsi que la Médina de Tozeur et les souks d'artisanat, a indiqué à l'agence TAP, le commissaire régional au tourisme, Anouar Chétoui. Par ailleurs, une délégation de tours opérateurs polonais conduite par le président de la fédération professionnelle est attendue, à Tozeur, les 30 et 31 mai 2016, a signalé la même source. Le 2 juin, une journée de promotion du sud tunisien auprès des grandes villes européennes est prévue à l'initiative de l'ONTT et du Commissariat régional au tourisme. A cette occasion, une transmission directe du site de Ong Jemel (délégation de Nefta) sera assurée pendant 12 heures d'affilée sur des écrans géants installés dans les grandes places à Londres, Belin, Milan, Bruxelles et Paris et montrant des images qui illustrent la beauté du paysage à Ong Jemel et la quiétude qui y règne. L'AMT en faveur d'un plan national de promotion du service judiciaire Réuni hier à Tunis, le Conseil national de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) va proposer l'élaboration d'un plan national pour promouvoir le service judiciaire et améliorer la situation des magistrats et les conditions de travail au sein des tribunaux, a déclaré le vice-présidente de l'Association, Anas Hmaidi à l'agence TAP. « Les conditions de travail au sein des tribunaux sont déplorables : le nombre des magistrats n'a pas augmenté depuis 2011 et le nombre des dossiers se multiplie de jour en jour », a-t-il déploré. En plus de la situation du secteur, la réunion planchera sur le prochain mouvement des magistrats ainsi que sur les éventuels problèmes qui pourraient accompagner l'entrée en vigueur des amendements introduits au Code pénal prévue le1er juin prochain. Gaz naturel : La réalisation du pipeline « Nawara »est prévu pour mi-2017 Les travaux de réalisation du pipeline de gaz naturel sur le projet du champ «Nawara» de gaz naturel situé au sud de la Tunisie prendront fin entre les mois d'avril et mai 2017, a fait savoir, hier, le ministre de l'Energie et des Mines Mongi Marzouk. Après avoir présidé une séance de travail régionale tenue à huis-clos au siège du gouvernorat de Medenine en vue du suivi du projet «Nawara» de gaz naturel, le ministre a ajouté dans une déclaration à la presse que les travaux de réalisation des deux stations «Nawara» et «Gabès» prendront fin en 2018. Le coût de ce projet qui concerne les gouvernorats de Medenine, Tataouine, Gabès et Kebili est estimé à 2400 millions de dinars, sachant que sa réalisation fait face à des problèmes fonciers que la commission a examinés. Marzouk a rappelé, par ailleurs, que le ministère se penche actuellement en coordination avec la présidence du gouvernement et la commission de l'énergie relevant de la chambre des députés sur l'actualisation du code des hydrocarbures sur deux étapes en vue de sa conformité avec les dispositions de la Constitution.