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Youssef Chahed chargé de former un gouvernement d'union nationale
Publié dans Le Temps le 04 - 08 - 2016

Le président de la République Béji Caïd Essebsi a désigné, hier, officiellement Youssef Chahed, nouveau chef de gouvernement. Youssef Chahed est ministre des Collectivités locales dans le gouvernement de gestion des affaires courantes de Habib Essid.
Par ailleurs, Youssef Chahed a dit hier avoir rencontré le président de la République Béji Caïd Essebsi qui lui a confié la formation d'un gouvernement d'union nationale.
« J'ai rencontré le président de la République Béji Caïd Essebsi qui m'a confié la formation d'un gouvernement d'union nationale «, a déclaré Youssef Chahed au terme d'une réunion de concertations qui s'est déroulée au palais de Carthage.
Les concertations autour de la formation de ce gouvernement démarreront incessamment avec la participation de représentants de tous les partis, des organisations et des personnalités nationales, a-t-il dit.
Une page est tournée, une nouvelle étape s'ouvre...
Pour un ballon d'essai, ce fut un coup de maître. Youssef Chahed est, officiellement, confirmé comme étant futur chef du gouvernement dit d'union nationale succédant, ainsi, à Habib Essid qui a échoué, il y a quatre jours, à obtenir le renouvellement de confiance réclamé aux élus de l'Assemblée des représentants du peuple.
C'est dire, à titre de première remarque, la détermination du président de la République à aller vite en besogne et rattraper, un tant soit peu, le temps perdu lors de la première phase de son initiative lancée le 2 juin 2016.
En l'absence d'une annonce officielle provenant du Palais de Carthage, la proposition présentant Youssef Chahed, comme étant le candidat du chef de l'Etat pour la formation du futur gouvernement, était qualifiée par plus d'un comme une simple fuite ou un ballon d'essai comme il est souvent d'usage en de pareilles circonstances.
Mais finalement, la proposition s'est révélée presqu'une décision dans le sens où elle était assurée de bénéficier, au moins, de l'appui des partis de la coalition au pouvoir et de la « bénédiction silencieuse » des organisations nationales.
Finalement et théoriquement, une page est tournée et une nouvelle étape s'ouvre avec des relents faisant miroiter les atouts de la jeunesse dans le sens où le nouveau locataire du Palais de La Kasbah, âgé de 41 ans seulement, est le plus jeune « Premier ministre » de l'histoire de la Tunisie moderne.
La première constatation à faire est cette célérité avec laquelle a été menée la question de désignation de la personnalité chargée de composer la prochaine équipe gouvernementale. En moins de 48 heures après le vote de l'ARP contre le renouvellement de confiance à Habib Essid, le nom de M. CHahed était avancé comme étant le candidat de Béji Caïd Essebsi. Et même pas 48 autres heures après, la désignation officielle est annoncée.
D'ailleurs la rapidité avec laquelle la notification lui a été faite et le temps record mis pour prononcer sa première déclaration laissent entendre que la présidence de la République était sûre de son coup. Plus encore, le fait que M. Chahed se trouvait au Palais de Carthage au moment où les représentants des partis se concertaient, prouve qu'il n'était plus en ballottage avec Ahmed Néjib Chebbi.
Il faut dire qu'étant assuré du « oui » des quatre partis de la coalition, BCE craignait, juste une éventuelle opposition de l'une des deux principales organisations nationales, plus précisément de l'UGTT. Or avec l'annonce de la centrale syndicale de « non-objection », la voie était déblayée devant le candidat proposé.
D'ailleurs, l'opposition exprimée par les autres partis politique, excepté celui d'Al Moubadara, n'a eu aucun impact sur la suite du processus. De là à dire, comme l'avancent des observateurs, qu'ils ont servi de façade ayant permis une meilleure « commercialisation » de l'initiative de BCE, il n'y a qu'un pas que certains n'ont pas hésité à franchir.
Toujours est-il qu'après quelques jours au cours desquels certains internautes et autres pages aux agendas bien connus s'en sont donnés à cœur joie en vue de chercher la petite bête au nouvel « élu », l'heure est, désormais, à la mise au travail afin que les affaires de l'Etat se remettent en marche, car la situation économique et sociale ne peut plus se permettre de nouvelles « pannes ».
Maintenant, l'heure est de passer aux choses sérieuses avec un esprit privilégiant l'union sacrée, certes, mais à condition qu'elle soit le fruit d'une conviction partagée par la majorité des Tunisiens. Cette union ne peut se faire que d'une manière volontaire après que le peuple eût été informé de la réalité de la situation et de l'ampleur des défis à relever et des paris qui ne peuvent être gagnés qu'à coups de sacrifices et de labeur.
Sans confiance, il n'y aura pas de travail, seule générateur de production et de croissance. Pour instaurer un pareil climat, il est impératif que tous les citoyens se sentent égaux devant la loi, qu'ils soient convaincus que les temps de la corruption, des passe-droits et autre favoritisme sont révolus.
Et sans confiance, on ne peut prétendre au respect de l'Etat de droit et des institutions, un des principaux critères pour garantir la paix sociale et un des objectifs de la campagne électorale de Nidaa et de Caïd Essebsi.
Ainsi, au-delà des polémiques stériles et des procès d'intention constatés en l'espace de quarant-hui heures, il est important de ne pas porter des jugements hâtifs sur le choix de Youssef Chahed comme chef de gouvernement.
Le jugement ne peut être fait que sur la composition de son prochain gouvernement... Un gouvernement de compétences aguerries pour mener et gagner la guerre contre le terrorisme, la corruption et le déclin économique.
Gare, donc, à un gouvernement de «partage de gâteau» sur la base des quotas entre partis, car cela ne pourrait, logiquement, que mener tout droit à la reproduction des mêmes carences et, probablement – que Dieu nous en préserve - du même échec !
En effet, les bruits courent sur la répartition des portefeuilles ministériels selon les poids de chaque parti. On évoque, déjà, les « exigences » de Nidaa Tounès pouvant aller jusqu'à la revendication de huit postes, la réclamation de cinq membres gouvernementaux par Ennahdha sans oublier les vœux de l'UPL d'avoir un super ministère...
Ahmed Néjib serait consolé par la nomination d'un département englobant le développement et les régions, sans oublier les Kamel Morjane, Mehdi Ben Gharbia et Iyad Dhamani qui pourraient obtenir des portefeuilles à titre de récompense pour de « loyaux services ».
Nous espérons qu'il ne s'agit là que de simples supputations qui n'auraient aucun fondement sérieux, car si c'est le cas, ce seraient les retrouvailles avec les vieux réflexes et les anciens démons de la politique politicienne.
En attendant, nous préférons croire le nouveau chef de gouvernement qui a, d'ores et déjà, promis un cabinet de compétences, de jeunes... un gouvernement qui va consacrer la crédibilité, la transparence et la franchise envers le peuple qui n'accepterait pas moins que ce niveau de promesses.
Il s'agit, en fait, d'une déclaration qui fait office d'engagement que M. Chahed est appelé à tenir et à respecter. Et ce sera son premier examen qu'il doit réussir pour pouvoir continuer sa vraie carrière politique...
Noureddine HLAOUI
Qui est Youssef Chahed ?
Youssef Chahed est né le 18 septembre 1975 à Tunis.
Il est ministre des Collectivités locales dans le gouvernement Essid depuis 2016. Il avait occupé les fonctions de secrétaire d'Etat à la pêche en février 2015.
Entamant sa carrière politique après la Révolution du 14 janvier 2011, il a été l'un des fondateurs du Parti Républicain (Al-Joumhouri) en 2012 et membre de son bureau politique. Rejoignant le mouvement Nidaa Tounes en 2013, Chahed est devenu membre du bureau exécutif chargé du programme politique de la campagne électorale présidentielle en 2014. Il a été président de la commission des 13 membres de Nidaa Tounes désignée en novembre 2015 par le président de la République, fondateur du parti pour mettre fin à la crise qui avait secoué le parti et préparer son premier congrès.
Il a obtenu en 2003 un doctorat d'Etat en agroéconomie à l'Institut national agronomique Paris-Grignon en France après avoir obtenu en 1999 un diplôme d'études approfondies (DEA) en économie de l'environnement et ressources naturelles.
De 2003 à 2014, Youssef Chahed a travaillé comme expert international en agriculture et en politiques agricoles, auprès d'institutions internationales comme l'Union européenne et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Il s'est spécialisé depuis 2003 dans le suivi des politiques agricoles en Tunisie et au Maroc en coordination avec les ministères de l'Agriculture des deux pays.
Il a mis en place des politiques de coopération en matière de sécurité alimentaire et de développement du partenariat agricole entre la Tunisie et les Etats-Unis.
Au niveau universitaire, il a travaillé comme professeur assistant à l'université de Rennes 1 en France de 2002 à 2003 et professeur de 2003 à 2009 en agroéconomie à l'Institut supérieur d'agriculture en France.
Youssef Chahed a été également professeur visiteur dans de nombreuses universités dans le monde, comme à Tokyo ou à Sao Paulo et compte plusieurs publications et contributions dans des manifestations scientifiques mondiales.
Youssef Charhed est marié et père d'une fille.


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