Au lendemain de l'annonce officielle de sa désignation au poste de chef du gouvernement, Youssef Chahed a reçu des représentants de quelques partis politiques et des personnalités nationales à Dar Dhiafa. L'ancien dirigeant du parti Al Jomhouri, Ahmed Néjib Chebbi, a été parmi les premières personnalités à avoir été reçues par le nouveau chef du gouvernement. Cette priorité a laissé afait dire quelques uns que Néjib Chebbi aurait probablement un portefeuille au sein de la prochaine formation. Une conclusion tirée, aussi, suite aux différents bruits qui circulent sur ce sujet. Rappelons que les deux hommes ont déjà travaillé ensemble au sein d'Al Jomhouri avant que Chahed ne le quitte pour rejoindre le mouvement de Nidaa Tounes. Pour sa part, le président d'Al Moubadara, Kamel Morjane, a indiqué, dans une déclaration accordée à la radio Shems FM, que son parti demeure à la disposition de Youssef Chahed afin de l'aider dans la formation de son équipe. Dans ce sens, Morjane a annoncé l'intention d'Al Moubadara de proposer des candidats pour les différents portefeuilles ministériels. Toutefois, toutes les rencontres de Youssef Chahed n'ont pas été fructueuses. C'est le cas de la réunion qui a eu lieu entre le nouveau chef du gouvernement et le secrétaire-général d'Al Massar. A l'issue de cette rencontre, Samir Taïeb a en effet déclaré que son parti a officiellement refusé de faire partie de la prochaine formation gouvernementale. Tout en souhaitant la réussite à la prochaine équipe, Samir Taïeb a expliqué que cette situation exceptionnelle demandait plutôt un chef du gouvernement non partisan. Pour lui, le gouvernement d'union nationale aurait finalement servi d'élargir la coalition des partis au pouvoir de quatre à cinq partis. Pendant que se tenaient ces rencontres officielles, le mouvement Achaâb a tenu une conférence de presse où il a annoncé son retrait officiel de l'initiative présidentielle. Le secrétaire-général du mouvement, Zouhaier Maghzaoui, a déclaré que son parti ne participera pas au processus de la formation du prochain gouvernement. Pour lui, le choix de Youssef Chahed a été l'annonce de la fin de l'union nationale. Il est évident aujourd'hui que le prochain gouvernement passera l'épreuve de la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple haut la main. Avec l'appui des blocs de Nidaa Tounes, d'Ennahdha, de l'Union patriotique libre et d'Afek Tounes, cette étape relève presque des formalités. Toutefois, la vraie difficulté sera de maintenir le soutien des organisations nationales et des autres partis qui ont plus au moins exprimé leur intention de soutenir au maximum la prochaine formation. Youssef Chahed et son équipe seront confrontés aux mêmes dossiers qui bloquent le pays depuis fort longtemps : l'économie nationale , l'investissement étranger, le développement régional, la récupération des marchés touristiques et la production du phosphate. Le prochain gouvernement devra faire ses preuves dans des délais très court pour mettre fin à l'instabilité politique cesse.