Le Temps-Agences- Des hélicoptères turcs ont attaqué tôt hier matin des localités en territoire irakien, premier raid aérien depuis le regain de tensions à la frontière entre les deux pays. Selon le colonel Hussein Tamir, officier des garde-frontières irakiens, les bombardements ont eu lieu avant l'aube près de Zakhu, à proximité de la Turquie et n'ont pas fait de victimes. "Il s'agit seulement de villages abandonnés et le PKK n'y a aucun avant-poste", a ajouté le colonel Tamir. Un porte-parole du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a confirmé ces informations. Il s'agit du premier bombardement de l'aviation turque en territoire irakien depuis le regain de tensions à la frontière entre les deux pays, suite aux attaques des séparatistes kurdes qui ont fait une cinquantaine de morts, essentiellement des soldats turcs, depuis la fin septembre. Un officier et trois soldats turcs ont été tués dans un accrochage avec des combattants séparatistes kurdes, à proximité de la frontière irakienne, fait savoir leur état-major. Les quatre militaires, dont un lieutenant, ont été tués dans la province de Sirnak, où l'armée a considérablement renforcé ses positions dans la perspective d'une offensive de grande envergure contre les bases arrières du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak. Un parlementaire turc a confirmé hier que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait informé les membres de son parti avant-hier soir que la date d'une opération transfrontalière contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak "se rapprochait". Les Etats-Unis et l'Irak s'efforcent de dissuader Ankara d'ouvrir un nouveau front dans le nord de l'Irak, seule région encore à peu près épargnée par le chaos et la violence qui règnent dans le reste du pays. Les autorités américaines ont cependant accepté de fournir à la Turquie des renseignements sur les positions de la rébellion kurde, afin de permettre à l'armée turque de mener des attaques ponctuelles.