Les expositions artistiques sont de retour avec déjà trois événements d'envergure qui se déclinent autour du magistral Zoubeir Turki à la galerie Saladin, de l'iconoclaste Tao à Musk and Amber Gallery et de la surprenante installation interactive de Thomas Labarthe à l'Institut français... La saison s'annonce prometteuse... La rentrée des arts plastiques a eu lieu ce samedi 17 septembre avec le coup d'envoi de plusieurs expositions et la réouverture de nombreuses galeries. Masques, simulacres et résolution(s) Les deux événements principaux de cette rentrée se dérouleront à la galerie Saladin de Sidi Bou Said et au Musk and Amber Gallery aux Berges du Lac. Saladin proposera à son public de découvrir une collection d'oeuvres de Zoubeir Turki, rendant ainsi hommage à ce grand témoin. Une cinquantaine d'oeuvres de cet artiste disparu permettront de retrouver sa verve intacte et l'essence de sa démarche. Cete exposition sera aussi l'occasion de relancer le projet d'un musée consacré à Zoubeir Turki. Notons que le vernissage de la rétrospective Turki sera aussi placé sous le signe de la critique artistique avec une intervention de Dorra Bouzid sur l'Ecole de Tunis. Musk and Amber Gallery accueille pour sa part une exposition de Tahar Jaoui, mieux connu sous le pseudonyme Tao. Intitulée "Masques et simulacres", cette exposition a démarré également le 17 septembre et permettra de découvrir les peintures et photos de cet artiste qui utilise une grande variété d'outils et de supports. S'inspirant du Glitch Art et de la démarche de Hana Hoch, Tao est une valeur montante dans les arts plastiques tunisiens. Notons que Musk and Amber Gallery accueillera en octobre prochain une autre exposition ancrée dans des pratiques contemporaines et novatrices de l'art. Il s'agit de "Second Life II", une exposition atypique qui conjugue le vivant et l'inerte, le figuratif et l'abstrait. Ces oeuvres du photographe Slim Gomri sont en effet surprenantes et devraient montrer les incroyables chemins d'une plante qui se retrouve métal par la magie de la photo. Plasticiens réunis et collectionneurs d'orientalisme En outre, l'Institut français accueille depuis le 17 septembre le vernissage de l'installation interactive "Résolution(s)", une oeuvre de Thomas Labathe qui prend la forme d'une fresque de carreaux de céramique qui se recompose à l'infini et surprend le public par le dialogue qu'elle instaure. Par ailleurs, deux autres expositions en cours retiennent également l'attention. La première concerne la photographie contemporaine japonaise et se déroule actuellement au musée du Bardo, proposant une collection impressionnante des meilleures oeuvres japonaises des cinquante dernières années. Une autre exposition remarquable se poursuit depuis l'été au Palais Khereddine. Organisée par l'Union des Artistes plasticiens de Tunisie, elle réunit des oeuvres de plusieurs tendances et constitue une excellente vitrine sur la production actuelle. On y retrouve des artistes de toutes les écoles et toutes les générations dans un seul espace qui offre de découvrir les inspirations multiples des artistes tunisiens. Par ailleurs, la galerie Alexandre Roubtzoff à la Marsa rouvre ses portes cette semaine et devrait prochainement accueillir de nombreuses expositions destinées aux collectionneurs d'art orientaliste ou contemporain. Enfin, il semble clair que désormais, l'axe principal de la vie picturale s'est définitivement déplacé vers les banlieues nord de Tunis au détriment du centre-ville qui ne compte plus aucune galerie privée et seulement deux espaces publics - la galerie municipale et la maison Ibn Rachiq - qui accueillent des oeuvres d'art. Toutefois, cette nouvelle rentrée devrait démontrer la vitalité des artistes et la grande créativité qui s'expose dans la cinquantaine de galeries disséminées dans le pays et surtout concentrées autour de Tunis.