Le Temps-Agences- La grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite a été reconduite hier pour 24 heures à la SNCF et à la RATP dans l'attente de la réponse des syndicats à l'offre gouvernementale d'un délai d'un mois pour négocier par entreprise et par branche. Les assemblées générales qui se sont tenues hier matin se sont majoritairement prononcées pour la poursuite du mouvement dans les transports publics, a-t-on appris de sources syndicales. L'intersyndicale des cheminots devait se réunir au siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), pour faire le point, mais la base, plus radicalisée, souligne qu'elle attend toujours des "éléments concrets" du gouvernement et de la direction de la SNCF. Pour Xavier Bertrand, toutefois, "les conditions sont aujourd'hui réunies pour qu'on puisse faire progresser les négociations dans les entreprises". "Je crois sincèrement qu'on a la possibilité de sortir par le haut", a dit le ministre du Travail hier matin sur RMC et BFM TV. Cinq fédérations de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa) militent pour une grève reconductible, de même que Sud-Rail, deuxième syndicat à la SNCF, écarté des discussions avec le gouvernement au motif "juridique que ce n'est pas une confédération", a-t-on expliqué de source gouvernementale. A la RATP, quatre syndicats (CGT, Sud, Unsa, FO) plaident aussi pour une action sur la durée. Le ministre du Travail a adressé avant-hier soir une lettre aux dirigeants syndicaux (CGT, CFDT, Fgaac - non gréviste -, Unsa, FO, CFTC, CFE-CGC) pour fixer les modalités de négociations tripartites Etat-syndicats-entreprise sur la réforme de chaque régime spécial. Xavier Bertrand donne un mois aux parties pour négocier. "A l'issue de ce délai, les textes réglementaires relatifs à la réforme des différents régimes spéciaux seront rendus publics, puis publiés", précise-t-il dans la lettre. Le secrétaire général de la CDFT, François Chérèque, a jugé que les éléments étaient réunis pour une suspension de la grève. Mais pour le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, "tout doit être sur la table", sans "préalable". L'exécutif a réaffirmé hier par la voix du porte-parole de l'Elysée, David Martinon, que ses "lignes rouges" restaient inchangées. A savoir l'allongement progressif de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités d'ici à 2012, l'indexation des pensions sur les prix et non plus les salaires, le système de la "décote", qui implique qu'un agent travaillant moins de 40 ans voie sa pension amputée.