Les ouvriers de la ferme de la société Stil à Jemna (délégation de Kébili-sud) ont observé, hier, un sit-in à l'entrée de la ferme sur la route nationale n°20 reliant Kébili et Douz. Ils réclament la levée du gel du compte bancaire dont font l'objet, depuis avant-hier, selon leurs affirmations, l'Association de protection des oasis de Jemna et le commerçant qui avait remporté la vente aux enchères des dattes de la ferme. Dans une déclaration à l'agence TAP, le président de l'Association, Tahar Tahri, se dit étonné de la décision de geler le compte de l'Association et celui du commerçant alors qu'il s'attendait à ce que l'Etat œuvre à trouver des solutions au problème de la ferme garantissant le droit des gens de Jemna à la gérer de manière participative. Une pétition de soutien à l'Association a été lancée, avant-hier après-midi, par les habitants de Jemna. Une assemblée générale s'est tenue, parallèlement, Place El Ain, en centre ville, au cours de laquelle il a été décidé d'organiser une série de mouvements de protestation, à commencer par un sit-in, hier, dans la ferme de la société Stil, puis des rassemblements devant les sièges de souveraineté à Kébili, à partir de la semaine prochaine, le retrait par les habitants de Jemna de leur argent des banques et l'organisation d'une grève générale à Jemna et des mouvements de protestation à Tunis. L'Association de protection des oasis de Jemna avait organisé, dimanche 9 octobre 2016, une vente aux enchères de la récolte de dattes de la ferme de la société STIL. Cette action a été menée en dépit du jugement en référé rendu public par le tribunal de première instance à Kébili sur la base d'une décision des domaines de l'Etat portant annulation de la première adjudication prévue, le 18 septembre dernier, estimant que l'Association n'est pas habilitée à gérer cette ferme domaniale exploitée illégalement, depuis 2011.