Les enseignants du secondaire devraient observer, aujourd'hui, une grève d'avertissement de deux heures, de 10 à 12h, dans les collèges et lycées, à l'appel de leur syndicat en signe de protestation contre le refus des autorités de tutelle d'appliquer des accords conclus précédemment. «Plusieurs accords signés avec le ministère de l'Education et le ministère de la Jeunesse et du Sport au cours des deux dernières années restent lettre morte alors que la situation morale et matérielle des professeurs ne cesse de se détériorer», explique le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassâad Yaâcoubi. «La nonchalance des autorités de tutelle est telle que le syndicat n'a pas reçu une convocation à une séance de conciliation depuis le lancement du mot d'ordre de cette grève de deux heures le 26 octobre, comme le stipulent les règles d'usage en matière de dialogue social», a-t-il ajouté. Le responsable syndical a également fait savoir que les accords qui n'ont pas été encore mis en application concernent le versement des honoraires des enseignants se rapportant à la prime de la rentrée scolaire relative à l'année 2016, à la prime de surveillance des examens nationaux et à l'indemnité d'enseignement dans les centres de travail périodique au titre des années scolaires 2013/2014 et 2014-2015. Ces accords concernent aussi l'avancement des professeurs d'éducation physique sur lequel s'était engagé le ministère de la Jeunesse et du Sport. M. Yaâcoubi a, d'autre part, expliqué que le ministère de l'Education n'a pas encore procédé, comme convenu, au recrutement des 800 enseignants pour combler les postes vacants dans plusieurs établissements éducatifs. Le syndicat de l'enseignement secondaire a par ailleurs fait état de nominations «arbitraires» de certains délégués régionaux à l'éducation, dénonçant dans ce cadre «la réhabilitation de responsables de l'ancien régime qui assument la responsabilité de l'échec du système éducation». Le syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) brocarde aussi les récentes déclarations du ministre de l'Education, Néji Jalloul, qui mettent en doute la compétence et l'intégrité des enseignants. Intervenant sur les plateaux de la chaîne publique Al-Wataniya 1, M. Jalloul avait estimé récemment que la baisse de la qualité de l'enseignement s'explique par le niveau médiocre des formateurs. A noter que le syndicat de l'enseignement secondaire prévoit de convoquer une réunion de sa commission administrative pour programmer une nouvelle série de protestations au cas où les autorités de tutelle continuent à faire la sourde oreille à ses revendications. «Nous sommes déterminés à défendre les droits des enseignants par tous les moyens légaux, y compris la grève générale et le boycott des examens», avertit Lassâad Yaâcoubi, notant que le ministère semble avoir choisi d'apporter de l'eau au moulin de l'enseignement privé en tenant à ternir l'image des enseignants et à dévaloriser l'école publique.