Pile ou face ? Il faut choisir Loin d'être un coup de tonnerre, le monde économique tunisien apprenait en milieu de semaine dernière la nomination de Mme Wided BOUCHAMAOUI au Conseil d'Administration de la l'Union internationale de banque (UIB). En soi, rien de très spécial que la nomination d'une vaillante compatriote à un poste de responsabilité aussi important. Seulement, que penser lorsque cette compatriote fait partir de l'organe central en charge de négocier un plan de sortie de crise du pays ? C'est autour de ce qui servait de cadre à l'Assemblée Générale Ordinaire que les uns et les autres ont appris cette nouvelle, qui comme on peut l'avoir remarqué, a le plus retenu l'attention que les chiffres publiés lors de cette Assemblée. Une assemblée moins houleuse que celle de l'année 2013, avec des signaux plutôt verts. Selon Kamel Néji, le directeur général de la Banque, se sont les autorités, et plus précisément la BCT, qui a poussé la banque à prêter à des conditions très avantageuses auprès de la Société Générale, la société mère et actionnaire majoritaire de l'UIB. Revenons à cette nouvelle qui a fait passer le nombre de personne siégeant au Conseil d'Administration de l'UIB, de 10 à 12. Car, en même temps que Mme Bouchamaoui, Grégoire Lefebvre faisait également son entrée au saint des saints de cette banque. Mme Bouchamaoui est comme on peut tous s'en douter la présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'arttisanat (UTICA), la centrale patronale tunisienne. A ce titre, elle a participé et participe activement aux discussions du plan de sortie de crise au sein du Quartet. Cette position privilégiée donne la possibilité à la présidente de l'UTICA d'être au courant de tout ce qui se trame dans le pays, d'avoir la primauté de toutes décisions à l'échelle macroéconomique. A ce titre, cela ne constitue-t-il pas un délit initié qu'un membre aussi influent du dialogue national, et qui plus est au courant de tous les grands projets fassent partir du conseil d'administration d'une banque ? L'UIB est une banque privée, et a donc le droit de nommer qui elle veut dans son conseil d'administration. Seulement, vu la position de Mme Bouchamoui, cela ne constitue-il pas une concurrence déloyale pour les autres banques ? En effet, Mme Bouchamaoui en tant que membre du conseil ‘administration de l'UIB, doit pour bien accomplir sa fonction veiller à la bonne marche de ladite structure. Ne serait-elle pas tentée parfois d'accorder la primauté de certaines informations sensibles à sa nouvelle structure d'accueil ? Ou alors contribuer à infléchir une décision qui devrait être prise par l'UIB, au vu de ce qui se trame au Quartet ?