Des résultats alarmants, à qui la faute ? Après quatre ans d'événements douloureux consécutifs et de multiples situations difficiles qu'a vécu la Tunisie depuis la révolution de 2011 : gouvernements transitoires, nouvelle constitution, attentats, crises, grèves, pressions des syndicats, manque de sécurité, fuite d'investisseurs ... il est temps de savoir où en est ? Après son rapport élaboré à l'échelle nationale à propos des « indices d'attractivité locale » pour chaque gouvernorat et un classement de ces derniers, le Vendredi 18 Septembre 2015, qui été une première initiative de ce genre sur le plan national, l'IACE s'intéresse cette fois ci au classement de la Tunisie à l'échelle internationale. A ce propos, et à l'occasion de la publication officielle du Rapport Annuel de Davos « The Global Competitiveness Report 2015-2016 » le 29 septembre 2015, l'IACE a tenu, le lendemain, une conférence de presse au siège de La maison de l'Entreprise aux Berges du Lac à Tunis avec le partenariat local du World Economic Forum afin de faire une synthèse à propos des principaux indicateurs qui concernent la Tunisie. Rappelons que depuis 2004, le WEF procède tous les ans à la publication de son rapport qui porte sur la compétitivité mondiale des pays et leur classement selon leur niveau de développement. Le rapport se base alors sur l'indice global sur la compétitivité qui, repose sur 114 indicateurs différents qui sont repartis sur 12 piliers, ces derniers sont classés sous trois catégories principales; exigences de bases, moteurs de développement et innovation et sophistication. Résultats Le porte-parole de l'IACE, Me Fayçal Derbal a déclaré lors de la conférence de presse que la Tunisie est classé 92ème cette année, sachant que 144 pays sont dans la course, avec une moyenne de 3,93, alors qu'elle était 87ème l'année dernière, etque les scores de la Tunisie n'ont pas cessé de régresser depuis quelques années, d'ailleurs, la Tunisie était en tête des pays africains sur le classement, alors que, maintenant, elle est classé 9ème devancée par la Rwanda, la Botswana, le Maroc, la Namibie et l'Algérie... Il a ajouté que « la Tunisie a enregistré un recul de 52 rangs en 4 ans » ce qui est un résultat alarmant. Selon lui, il existe des facteurs principaux qui ont été la cause de cette dégradation depuis ces 4 ans parmi eux on cite : efficience du marché du travail 133ème qualité des relations sociales 125ème , salaire et productivité 121ème, solidité des banques 133/140, payements illégaux 92/140, force des normes d'audit et de reporting 96/140, garantie d'emprunteur 97/140, poids des procédures douanières 126/140 , connexion des écoles à internet 112/140. L'impact du terrorisme Toutefois, et ce qui est frappant dans le rapport de WEF, c'est que le pilier de terrorisme, crimes et violence ne fait pas partie des principaux facteurs de dégradation et n'a pas de vrai impact sur la place de la Tunisie dans ce classement. Se situant aux derniers rangs, la Tunisie enregistre des scores faibles sur ce point : coût du terrorisme sur les affaires 128/140, coût des crimes et des violences sur les affaires 101/140 et crimes organisés 97/140. « Notre retard s'explique non seulement par l'avancement des autres pays mais aussi par le recul de nos scores» Réformes urgentes Outre cela , et d'après la même source, Mr Derbal constate que le retard de la Tunisie par rapport au classement et la grande chute qui a été enregistré s'explique non seulement par le recul au niveau des rangs et des scores mais aussi par l'avancement des autres pays sachant que le rapport de Davos a suggéré 3 recommandations concernant la Tunisie l'année dernière alors qu' ils non pas été prise on considération. « La hausse des salaires se fait à l'issue d'une augmentation de la productivité si non le taux d'inflation augmentera » En tant qu'expert comptable, Fayçal Derbal a fait allusion à une question d'actualité économique. Les revendications successives des salariés et des syndicats à une augmentation de salaires doivent être faite à l'issue d'une augmentation de productivité si non il en résulte une hausse du taux d'inflation et donc ils ne font qu'aggraver la situation et n'aident pas à résoudre le problème. Le pilier de transparence et bonne gouvernance, et plus précisément l'indice de l'efficacité des organes de gestion peut être amélioré si l'organisation patronale et les départements gouvernementaux qui s'occupent des services publics lui accordent l'importance nécessaire a t-il conclu. De son côté, Me Ahmed Bouzgenda, président de l'IACE, a fait part de son agacement on soulignant que « Ces scores ne reflètent ni le potentiel de notre économie ni les capacités de notre pays » mais si la Tunisie a atteint ce stade pour être classée parmi les 100 derniers, cela veut dire qu'elle ne possède la capacité a créé des emplois ou a augmenté le taux de croissance pour améliorer le niveau de vie. Des réformes urgentes doivent être mise en place ainsi que une stabilité des macros économie de la finance publique. Avec un air optimiste Il a conclut en affirmant que « si nous avons réussi à procéder à une transition politique et il est temps pour nous maintenant de faire une transition économique ».