Un éclair dans la grisaille Taux de croissance de 2,5% pour toute l'année 2018 L'EXPERT –Les indicateurs macroéconomiques ne se reflètent pas dans la vie quotidienne du citoyen, surtout lorsque les chiffres ne correspondent pas aux maux supportés par la population dont le pouvoir d'achat s'effrite de jour en jour. C'est le cas avec les statistiques de l'Institut national des statistiques (INS) qui viennent d'annoncer une bonne nouvelle qui peut augurer d'une possible reprise économique. Toutefois, les chiffres annonçant un taux de croissance de 2,5% pour l'année 2018 n'a aucun impact sur le quotidien, surtout qu'elle ne permet pas de créer des emplois… Il faut donc attendre des jours meilleurs pour espérer cette reprise économique tant attendue. L'économie nationale a réalisé un taux de croissance de 2,5%, pour toute l'année 2018, alors que ce taux a été de l'ordre de 2,2%, au cours du dernier trimestre de la même année, selon les dernières données statistiques publiéespar l'INS. Les résultats préliminaires relatifs au dernier trimestre de l'année 2018, révèlent une hausse du Produit Intérieur Brut (PIB) de 2,2% en glissement annuel en comparaison avec le dernier trimestre 2017, selon les mêmes données publiées sur le site électronique de l'INS. Le PIB en Tunisie a enregistré une croissance de 0,2% par rapport au troisième trimestre de l'année 2018, ce qui entrainé une croissance positive de l'économie nationale de l'ordre de 2,5% sur toute l'année 2018, contre 1,9% au cours de l'année 2017. Légère évolution de la valeur ajoutée des industries manufacturières Pour sa part, la valeur ajoutée des industries manufacturières s'est repliée de 0,5%, au cours du 4ème trimestre de l'année 2018 et une croissance négative de 0,5 %, au cours de la même période de l'année 2017. L'Institut a imputé ce fléchissement à la réduction de la production des secteurs des industries chimiques et des industries agroalimentaires respectivement de l'ordre de 3,7%, 1,7% et de 1,7%. Cela s'explique en grande partie par la régression du secteur mécanique (-8,4%tout au long de l'année 2018) et la baisse de la production du phosphate et ses dérivés à 12%, au cours du dernier trimestre de l'année 2018. En contrepartie, la valeur ajoutée du secteur du textile/habillement et du cuir et chaussures a augmenté de 0,7%, parallèlement aux industries mécaniques et électriques de 1,3%, et des Industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (IMCCV) de 0,4%. La valeur ajoutée du secteur des industries manufacturières ont enregistré, durant toute l'année écoulée, une légère hausse de 0,3% frôlant le même taux de l'année 2017 (0,5%). Production du pétrole brut en régression Pour les industries non-manufacturières, la valeur ajoutée a diminué de 3,6% au 4ème trimestre 2018, par rapport à l'année 2017 et de 2,4% au 3ème trimestre 2018 contre une croissance négative de 14,2% en 2017. Cela s'explique par la récession de la production dans l'extraction du pétrole et du gaz à raison de 14,2% par rapport à l'année 2017. La production nationale du pétrole brut a accusé une baisse de 3,3 millions de barils, au cours du 4ème trimestre de l'année dernière, après avoir été aux alentours de 3,7 millions de barils pendant la même période de l'année 2017, parallèlement au secteur des mines qui a chuté de 4,9% suite à la régression de la production du phosphate (0,7 millions de tonnes en 2018). En revanche, le secteur de l'immobilier a enregistré une croissance positive de l'ordre de 2,6% en 2018. Trop de chantiers doivent être ouverts pour créer le sursaut nécessaire au développement économique. Mais, le hic est que la législation en vigueur ne permet pas de sortir de la crise, avec, en plus, des entraves administratives reconnues par tout le monde, sans que les responsables et, surtout, le législateur n'essaient pas de remédier, au niveau de l'incitation et de la polarisation des investissements locaux et étrangers, surtout. Le rythme ascendant du taux de croissance signifie-t-il quelque chose, à ce niveau ? Ce n'esst pas sûr et tout le monde doit revoir ses comptes, afin de faire redécoller le pays, vers des horizons meilleurs.