Avec un taux de chômage de 15.1%, l'emploi reste l'une des questions cruciales pour notre économie, surtout avec un niveau de croissance économique faible ne dépassant pas 1%, et qui n'est pas capable d'absorber les demandes additionnelles. Ce niveau de chômage et d'emploi varie selon le genre et selon les secteurs. Selon des chiffres officiels, le secteur des services reste de loin le secteur le plus employeur en Tunisie et surtout pour la geinte féminine. Un constat sur lequel la réflexion doit être poussée. Le secteur des services parle au féminin : Selon les derniers chiffres de l'INS, au troisième trimestre 2019, le nombre des occupés s'établit à 3543.6 mille. Cette population se répartit en 2603.2 mille hommes et 940.4 mille femmes. Ce qui représente respectivement 73.5% et 26.5% de la population occupée. La répartition des occupés selon les secteurs d'activités se présente comme suit : 52.4% dans le secteur des services, 18.3% dans le secteur des industries manufacturières, 15.7% dans le secteur des industries non manufacturières et 13.7% dans le secteur de l'agriculture et de la pêche. Selon le dernier rapport sur l'emploi en Tunisie, le nombre des diplômés chômeurs de l'enseignement supérieur est estimé à 262.7 mille au troisième trimestre 2019 contre 253.0 mille au deuxième trimestre 2019, soit une augmentation de 9.7 mille. Le taux de chômage pour cette catégorie a augmenté de 28.0% à 28.6%. Ce taux atteint 38.7% pour les femmes, ce qui est très important. Ces chiffres confirment que le secteur des services est de loin le premier pourvoyeur d'emplois en Tunisie. Selon les données de la banque Mondiale, le secteur des services en Tunisie est en train de se féminiser à une vitesse importante. En effet, l'emploi des femmes dans le secteur des services est passé de 47% en 2010 à 56% en 2019. Cette hausse de l'emploi des femmes s'explique par plusieurs raisons : – La part des femmes dans le nombre des étudiants sur les bancs des universités, qui dépasse les 60%, – L'importance des métiers dans le secteur des services qui n'exigent pas un grand effort physique, – Les femmes acceptent de plus en plus des salaires moins importants que pour les hommes, ce qui est confirmé par des études. En effet, il existe un écart dans les salaires entre les hommes et les femmes dans le secteur privé en Tunisie. La tendance est mondiale : Cette tendance en Tunisie est conforme avec la tendance mondiale. En effet, selon la Banque Mondiale, « les services, sont depuis le début des années 2000 le secteur le plus pourvoyeur d'emplois dans le monde ». Cette affirmation est confirmée par les statistiques de l'Organisation internationale du travail. En effet, si, à l'échelle mondiale, les services occupent 49 % de la main-d'œuvre, cette proportion atteint 75 % dans les pays à revenu élevé, mais seulement 26 % dans les pays à faible revenu. Les activités commerciales de gros, de détail et de réparation vont tirer la création d'emplois dans les pays en développement entre 2017 et 2025, tandis que les emplois dans l'immobilier et les services aux entreprises devraient progresser à la fois dans les pays à revenu intermédiaire et les pays développés. Les emplois liés à l'hôtellerie et à la restauration sont appelés à se développer à des degrés divers dans l'ensemble des économies, prévoit aussi l'OIT. Les femmes sont davantage représentées que les hommes dans le secteur des services (55 % contre 45 %), mais le taux d'activité des femmes n'atteignait globalement que 48 % en 2018, contre 75 % chez les hommes. Abou Farah