La Tunisie accuse un retard de 20 ans en matière de technologies dans le secteur des finances et des affaires (secteurs public et privé), ce qui lui fait perdre deux points de croissance a estimé, Slaheddine Zahaf, président de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT), lors d'un point de presse tenu, mardi, à Tunis. Présentant le 33e congrès international de l'OECT prévu du 27 au 28 février courant à Tunis, il a ajouté que l'Etat s'est préoccupé, durant ces dernières années, de la politique au détriment d'autres questions notamment les technologies et la numérisation, se limitant à leur introduction dans certaines entreprises et le secteur privé, à l'instar des banques et des ministères (ministère de l'éducation). D'où, a-t-il dit, le choix de tenir le congrès de l'OECT sous le thème « la révolution digitale: défis et apport pour l'économie tunisienne ». « La révolution digitale reste un enjeu incontournable pour tous les acteurs économiques dont notamment les entreprises, l'administration et la profession comptable, sauf que la plupart d'entre eux n'ont pas encore initié leur mutation pour bénéficier du numérique comme levier de croissance et de compétitivité « , a-t-il regretté. Les organisateurs du congrès ont souligné que certaines entreprises sont particulièrement bien équipées en outils numériques mais accusent un déficit dans les usages associés à ces outils de base (site web, commerce électronique, usage des réseaux sociaux). Cela les empêche, d'après eux, de tirer le meilleur parti de leur investissement de base et nuit à leur rentabilité et à leur compétitivité. Dans la transition digitale, il est important que les entreprises ainsi que les structures de l'administration élaborent un plan d'action à court et moyen termes et s'entourent de spécialistes. Le vice-président de l'OECT et consultant en intelligence artificielle, Maher Gaida a, pour sa part, appelé les entreprises et les administrations à mettre en place une stratégie à court et à moyen termes dans le domaine de la transition numérique. A travers ce 33e congrès international, l'OECT aspire à ce que les chefs d'entreprises tunisiennes prennent conscience que la transformation numérique constitue une véritable opportunité afin de développer leurs activités. Quelque 1000 participants dont 100 étrangers sont attendus à ce congrès qui prévoit la tenue d'ateliers et de débats animés par des experts. Ces ateliers s'articulent autour de plusieurs thématiques dont la technologie financière, les villes intelligentes et la révolution numérique.