«La crise financière internationale et la contribution de la microfinance» tel est le thème d'une conférence présentée dans le cadre du programme des conférenciers éminents, lancé en 2005 pour l'examen du développement de l'Afrique, organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD). Présidée par M. Jacques Attali, président de Planet Finance, organisation de solidarité internationale spécialisée dans le développement de la microfinance, la conférence a enregistré la présence de nombreuses personnalités à savoir: des économistes, des responsables de la BAD, des ambassadeurs accrédités en Tunisie, des opérateurs économiques et des universitaires. Cette rencontre a fait valoir que 150 millions de personnes de par le monde bénéficient de la microfinance pour un encours de 30 milliards de dollars «financés par les pays pauvres» et que ce chiffre pourrait être porté à 500 millions de personnes au cours des prochaines années. En effet, M. Attali a fait remarquer que la part de l'Afrique ne représente que 10% de la microfinance mondiale avec 10 millions de bénéficiaires pour 900 millions d'habitants avec une prédominance pour le Maroc. D'où le rôle de premier plan que la BAD sera appelée à jouer pour poursuivre son action d'éradication de la pauvreté, d'autant que l'Afrique a un potentiel «gigantesque» de développement de la microfinance et que le XXIème siècle sera le siècle de l'Afrique. En outre, M. Attali a indiqué que pour l'année 2009, la microfinance a un besoin de 2 milliards de dollars pour financer la classe moyenne, sa principale clientèle dans le monde, fortement touchée par la crise financière. Le débat instauré par la suite, a porté principalement sur l'importance de la microfinance dans le domaine de l'agriculture et en milieu rural, les possibilités de réduction des taux d'intérêt de la microfinance en Afrique, l'impact de la croissance démographique sur la microfinance et le rôle des agences de notation des institutions de microfinance chargées de veiller à leur équilibre et la relation entre les institutions de microfinance et les banques commerciales. Par ailleurs, M. Donald Kaberuka, président du Groupe «Banque Africaine de Développement» (BAD) avait auparavant indiqué que l'Afrique a accompli des progrès constants et jeté les bases d'une croissance plus élevée et d'une lutte soutenue contre la pauvreté. Ces acquis sont compromis par les premiers effets de la crise financière internationale qui deviennent de plus en plus évidents