Afin de mieux maîtriser les cours d'eau de l'Oued Medjerda, un plan directeur vient d'être élaboré et ce, en se basant sur les résultats d'une étude de gestion intégrée des eaux de la Medjerda. Il est important de souligner que cette étude a été réalisée par le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, en collaboration avec l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) dans le but de mieux protéger les villes, villages et zones agricoles. A cet effet, des investissements de l'ordre de 580 millions de dinars seront alloués sur une période qui s'étend de 2008 à 2030. Cette démarche sera axée sur le réaménagement des cours d'eau depuis le barrage de Laaroussia jusqu'à l'Oued mellègue en vue de prévenir les risques d'inondation dans la zone du bassin versant qui s'étend sur une superficie d'environ 16 km2 et de limiter les éventuels dégâts dans les plaines avoisinantes.
Pourquoi cette étude? L'étude vise l'implémentation des mesures de contrôle des inondations selon le plan directeur afin d'assurer la protection des terres contre les inondations en garantissant le bien-être social ainsi que de soutenir les efforts relatifs aux projets de développement économiques nationaux et régionaux. Le deuxième objectif de cette étude est le transfert des technologies de la gestion intégrée grâce à une participation tunisienne directe dans l'élaboration de l'étude et dans les sessions de formation. Il est utile d'indiquer que ce plan comporte 6 points basiques pour que le projet donne ses résultats vers l'année 2030. Pour les mesures structurales, ce plan propose un projet pour le renforcement de la fonction des réservoirs dans le contrôle des crues ainsi qu'un projet d'amélioration de la rivière. Quant aux mesures non structurales, le plan comporte un projet de renforcement du système des prévisions d'alerte, un projet de renforcement du système d'évacuation et de lutte contre les inondations, un projet de développement des capacités organisationnelles et enfin un projet de régulation-administration du lit majeur. Notons dans ce cadre que les projets proposés dans le plan directeur, formulés pour résoudre les problèmes causés par les crues d'une manière efficace dans le bassin de l'oued Medjerda à l'horizon 2030 ont été prouvés afin de réduire les dégâts sérieux causés par des inondations durant ces dernières années et aussi pour être réalisables du point de vue technique, économique et environnemental. Les zones ciblées de cette étude sont principalement les zones situées dans les plaines ondulées basses sur le cours principal de Oued Medjerda, à savoir Boussalem, Sidi Mail, Slouguia et Mjez El-Bab. Il s'agit, également, de la consolidation des bassins régulateurs. En outre, le système de prévention des inondations et d'alerte devra être renforcé. Un milliard de mètres cubes d'eau en moyenne sont charriés par l'Oued Medjerda sur une longueur de 500 Km. Quant au bassin versant de l'oued, il s'étend sur 23.500 km⊃2; dont 7.525 en Algérie. Plusieurs oueds se déversent dans la Medjerda dont Mellègue, Tessa, Siliana, Khallède, Bouhertma, Kasseb et Zarga. Quelque sept barrages ont été créés pour la rétention des eaux de la Medjerda, à savoir les barrages de Sidi Salem, Mellègue, Bouhertma, Siliana, Béni Mtir, Laroussa et Kasseb. Le bassin versant de Medjerda a connu plusieurs inondations durant les années 2003-2004-2005, notamment dans les régions de Mjez El-Bab, Jedeïda, Tébourba et El-Battan. Ces inondations font suite à celles de 1969 et 1973 qui étaient à l'origine de la décision de construire le barrage de Sidi Salem.