Depuis plusieurs années, la Tunisie a entrepris une série de réformes permettant l'intégration de l'entreprise tunisienne dans le circuit mondial, à travers la libéralisation de plusieurs secteurs d'activités, la facilitation du commerce extérieur et la consolidation du rôle des différentes instances nationales de régulation. Sur le plan du commerce intérieur et extérieur, la Tunisie a également fait des pas importants sur la voie de la libéralisation du commerce, ce qui lui a valu une nette amélioration de sa compétitivité. Dans cette mouvance mondiale de globalisation et de libéralisation, la gouvernance d'entreprise devient un des piliers de la compétitivité des pays et des entreprises en même temps. Car on ne peut pas parler de gouvernance d'entreprise si cette dernière ne puisse opérer sur un marché libre, équitable et dont les règles régissant la concurrence sont claires. Ces principes d'égalité, d'équité et de transparence s'avèrent ainsi communs à l'entreprise et au marché. Par conséquent, l'instauration des mécanismes de gouvernance d'entreprise n'est pas seulement tributaire de la volonté de celle-ci, mais aussi de l'environnement existant. Or, afin de confronter les pratiques anticoncurrentielles et pouvoir survivre, les entreprises risquent de négliger les principes de bonne gouvernance et adopter des pratiques commerciales illicites.
C'est justement ce risque qui a justifié le choix du thème « Les pratiques commerciales et la gouvernance d'entreprise » pour une conférence qui a été organisée, hier, à la Maison de l'Entreprise aux Berges du Lac, conjointement par la Cellule des jeunes membres de l'Institut arabe des chefs d'entreprise (IACE) et le Centre international de l'entreprise privée (membre de la Chambre de commerce américaine).
L'organisation de cette conférence s'inscrit dans le cadre de tout un programme visant le renforcement de la culture de gouvernance d'entreprise en Tunisie. En effet, ce programme tourne autour de trois axes principaux. Un premier axe de diagnostique qui comprend l'organisation de conférences et de workshops dont l'objectif est l'amélioration de l'environnement de la gouvernance en Tunisie. Trois thèmes ont été choisis sur la base des résultats d'une enquête qui a été menée par l'IACE en 2007 : l'environnement juridique et fiscal, les pratiques commerciales et les normes comptables. Le deuxième volet est celui de la sensibilisation. Il englobe l'organisation de réunions de sensibilisation avec les parties concernées, tels que les groupes familiaux, les institutions financières, les administrateurs des entreprises cotées en bourse et l'administration publique. Quant au troisième et dernier axe, il a été qualifié comme étant celui de l'action. Il consiste essentiellement en un véritable évènement, à savoir le lancement d'un Institut arabe de la gouvernance d'entreprise prévu pour le 25 juin 2009. En marge de cet évènement, des trophées seront décernés aux entreprises ayant réalisé les meilleures performances en termes de bonne gouvernance, et ce, sur la base d'un indice de gouvernance élaboré par une équipe d'experts.
Par ailleurs, la conférence a été marquée par la présence de M. Terry Miller, l'ex-ambassadeur américain et le directeur actuel du Centre international du commerce et de l'économie à la fondation « Heritage ». Au cours de son intervention, il a présenté, en sa qualité de co-auteur, l'édition 2009 de la publication annuelle « Index of economic freedom », un guide par pays co-publié avec The Wall Street Journal. Le positionnement de la Tunisie à l'échelle internationale a été également au centre de cette intervention.
La conférence a été, enfin, une occasion pour présenter une nouvelle étude qui dresse un état des lieux des pratiques commerciales en Tunisie et les principaux obstacles recensés. Nous y reviendrons.