L'imbrication entre l'industrie et la protection de l'environnement constitue l'un des cheminements privilégiés du développement durable. La société tunisienne de lubrifiants est l'un des prototypes de cette imbrication. «l'Expert» a rencontré son président directeur général Monsieur Adnane BELHAJ AMOR, qui a bien voulu répondre à nos question.
Q: Si vous deviez nous présenter la SOTULUB en nous indiquant ses principaux repères historiques et ses principales tâches, que nous diriez-vous? A.B.H.A: Je vous dirais d'emblée que la Tunisie qui a un tissu économique actif et qui a parié sur des choix en parfaite harmonie avec les fondamentaux du développement durable notamment au niveau de la protection de l'environnement, a en la SOTULUB, la parfaite illustration de cette démarche sans cesse insufflée par le Président Ben Ali. La SOTULUB est passée du stade d'une expérience née d'une idée fabuleuse concoctée au sein de l'entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP) au stade de maillon d'une filière dynamique et en phase avec les enjeux de son temps. Pour être plus précis, je vous dirais que l'ETAP, la STIR et la SNDP, j'allai presque dire «les cadres» ou plus simplement les poids lourds du secteur de l'énergie, se sont associés avec six banques de la place et la banque islamique de développement ainsi qu'avec d'autres opérateurs économiques tel que les fonderies «EL FOULEDH», ainsi qu'EL BOUNIANE et la S.G.P, pour depuis 30 ans faire marche et cause communes avec un capital social de prés de 11 millions de dinars.
Q: Quel en était l'objectif?
A.B.H.A: Il s'agissait et il s'agit encore de collecter les huiles usées industrielles et de moteurs divers pour les recycler et en faire après régénération des huiles de base qui seront revendues aux opérateurs du secteur des lubrifiants qui y ajouteront leurs additifs propres et les mettront sur le marché tunisien et à l'exportation. Par ailleurs la SOTULUB fabrique divers types de graisses multiservices, calciques et superstabil. Et sur ce créneau elle se place en leader.
Q: Comment se présente l'activité au niveau des lubrifiants?
A.B.H.A: Des centres de collecte dans 13 et bientôt 15 régions de la république sont destinés aux huiles usées ramassées par des sous-traitants dans les usines, les stations-service et autres gros utilisateurs institutionnels ainsi que dans les petites stations de lavage vidange. Ces huiles sont ensuite transportées à l'usine de Jarzouna à Bizerte pour régénération. La SOTULUB récupère plus de 26% de la quantité d'huiles consommées en Tunisie et son usine peut traiter jusqu'à 16.000 Tonnes par an.
Q: Quelles sont les principales actions entreprises actuellement pour ne pas subir certaines retombées de la conjoncture mondiale?
A.B.H.A: Il fallait tout simplement pouvoir garder le cap en mettant à niveau nos compétences et notre infrastructure. La SOTULUB ayant son propre procédé de fabrication, elle se devrait de faire plancher ses ingénieurs et techniciens, notamment ceux récemment recrutés, sur le développement de ce procédé breveté. Elle se devait tout autant de parfaire son organisation interne et d'apporter du nouveau à son réseau de collecte, tout en accordant à la nécessité de relancer la fabrication et la commercialisation des graisses tout l'intérêt qu'elles méritent. Entretemps, il fallait aussi obtenir la certification ISO 9001 relativement à la version 2008, ce qui fût réalisée le 24 Février 2009. Par ailleurs, nous identifions les divers canaux qui permettraient à la SOTULUB de s'insérer davantage dans la démarche de l'essaimage que le ministère de l'industrie, de l'énergie et des petites et moyennes entreprises continue de promouvoir depuis bientôt quatre années.