Les troubles qui ont lieu d'une façon récurrente dans le Caucase ne datent pas d'un passé récent. C'est bien avant, depuis près de trois siècles en pleine ère tsariste, que les agitations ont commencé. Les mobiles en sont nombreux: la pluralité des ethnies, la pluralité religieuse et, surtout, la présence russe dominante dans la région. En effet, pour Moscou, cette région constitue une marche (région frontière) qui doit être constamment sécurisée. Elle avoisine, dans sa frontière sud, l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan, lesquels, s'ouvrent sur la Turquie et l'Iran. C'est-à-dire sur une région d'une grande importance géostratégique et économique. Le Moyen-Orient, est un espace géographique constamment en ébullition du fait des convoitises occidentales sur son immense richesse pétrolière et aussi, du fait des agissements d'Israël pour qui le mot «paix» n'existe pas dans le dictionnaire. C'est dire donc que l'agitation qui a lieu actuellement en Ingouchie et au Daguestan donne des cauchemars aux dirigeants russes. D'autant plus qu'elle coïncide avec le réveil de la Tchétchénie pourtant considérée depuis l'avènement de Poutine comme une région totalement et définitivement «pacifiée». La manière forte de Poutine y avait donné des résultats probants, ce qui pousse actuellement l'actuel président russe, Dimitry Medvedev, à employer un langage menaçant. Un langage menaçant aussi bien pour les trois régions susmentionnées que pour la Géorgie dont on sait que l'Otan, encouragée par les Etats-Unis, entend s'y impliquer pour contenir la puissance renaissante de la Russie. «On est en train de réarmer la Géorgie et la Russie doit empêcher cette militarisation de la région» vient de déclarer un diplomate russe. Autant dire qu'il y a fort à craindre que toute cette région ne se réveille, un jour, sur un conflit généralisé.