Après une période d'accalmie de quelques années, le Caucase nord se fait inviter à la scène de l'actualité la plus brûlante. Une série d'attentats particulièrement meurtriers viennent de rappeler au monde que la résistance tchétchène n'a pas été définitivement enterrée comme n'ont cessé de l'affirmerles responsables russes. Loin s'en faut! Le nombre d'attentats commis, vraisemblablement selon un plan bien élaboré et préparé, atteste de la virulence de ce réveil sanglant. Annoncé par un carnage horrible perpétré dans le métro de Moscou, le programme macabre est revenu à sa source originelle c'est-à-dire dans les républiques caucasiennes de Tchétchénie, Ingouchie et Daghestan. Et c'est d'ailleurs là une première dans l'histoire tourmentée de cette région: une telle multiplicité dans un temps si court. Ce qui introduit un fort coefficient de doute. La chose est d'autant plus étrange que, comme nous l'avons dit plus haut, le calme régnait dans la région. Rien en effet ne laissait présager un tel développement. L'on se souvient que la répression menée par Poutine avait été particulièrement dure et éprouvante pour la rébellion tchétchène. Celle-ci a été décapitée de ses dirigeants historiques. A la tête du pouvoir, des hommes fidèles au président russe de l'époque ont été nommés qui ont poursuivi méticuleusement l'oeuvre de pacification et ont entrepris, sur cette lancée, un redressement économique qui a soulagé des populations vivant dans des conditions précaires. Ce qui a donné l'impression aux observateurs étrangers qu'elles s'étaient, quelque peu, résignées à leur sort. Résignées la mort dans l'âme, faut-il ajouter. Bien entendu, cela ne pouvait échapper à la perspicacité de certains analystes. L'un d'eux a proposé une explication qui a laissé plus d'un pantois. Que dit-il? Toute cette affaire aurait été montée par le Kremlin sur suggestion du couple US-Israël pour détourner l'attention internationale du problème d'Al-Qods. Problème qui commence à faire du tort à l'image de l'Etat hébreu. On actionne la machine infernale du terrorisme pour exacerber la peur du citoyen lambda et le faire reprendre en sympathie Israël, meilleur «rempart» contre le fléau. Du coup on explique la distance qu'est en train de prendre Moscou à l'égard de l'Iran et de la Palestine. Diabolique, non ! Espérons tout de même qu'il n'en est rien et que ce n'est qu'une explication oiseuse.