IAROSLAVL, Russie (Reuters) — Dmitri Medvedev a promis de sévères représailles aux extrémistes du Nord-Caucase au lendemain d'un attentat-suicide qui a fait 18 morts et une centaine de blessés en Ossétie du Nord. "On ne doit pas faire de manières avec les bandits : ils doivent être éliminés", a affirmé le président russe, s'adressant à des commentateurs politiques réunis dans la ville de Iaroslavl. Une victime de l'attentat-suicide de jeudi, commis sur un marché de Vladikavkaz, capitale de cette république du sud de la Russie, a succombé dans la nuit à ses blessures. Ce décès porte le bilan à 18 morts en incluant le kamikaze présumé, selon le ministère de la Santé local. Sur la centaine de blessés, onze ont été transportés à Moscou, dont cinq sont dans un état grave, a précisé le directeur de l'unité médicale du ministère des Situations d'urgence à la télévision publique. La voiture piégée a explosé à l'entrée du marché central de la capitale d'Ossétie du Nord, où une journée de deuil a été décrétée. Le Tchétchène Dokou Oumarov, chef de file de l'insurrection, a lancé un nouvel appel à porter la guérilla au coeur de la Russie. Vêtu d'une tenue de camouflage et assis à même le sol, il exhorte les combattants du mouvement à porter le djihad au-delà du Caucase, dans d'autres régions majoritairement musulmanes. L'enregistrement, daté de septembre 2010, est présenté comme un message de fin de Ramadan adressé aux activistes du Tatarstan et du Bachkortostan, régions du centre de la Russie. Dokou Oumarov, qui prêche de longue date pour des actes de guérilla au cœur de la Russie, a revendiqué le double attentat-suicide dans le métro de Moscou qui a fait 40 morts en mars. La guérilla islamiste issue du conflit séparatiste tchétchène s'était déjà manifestée à plusieurs reprises hors du Caucase, mais elle affecte essentiellement les républiques à majorité musulmane de Tchétchénie, d'Ingouchie et du Daguestan. L'Ossétie du Nord, à majorité chrétienne orthodoxe, a quant à elle été relativement épargnée ces dernières années. Elle a toutefois été le théâtre en septembre 2004 de la prise d'otages de Beslan, qui a fait 330 morts, dont de nombreux enfants. Les autorités russes, qui disent être venues à bout des séparatistes tchétchènes en 2000 au terme d'une deuxième guerre entamée par Vladimir Poutine, ne parviennent pas à mettre fin à une guérilla islamiste alimentée, disent les mouvements de défense des droits de l'Homme, par la pauvreté, la corruption et les exactions des forces gouvernementales. Hier, quatre activistes et un membre des forces de l'ordre ont été tués au Daguestan dans une opération des services de sécurité, selon le ministère de l'Intérieur.