La Tunisie qui fait partie des pays dont les ressources hydriques sont de plus en plus limitées, et disposant d'un quota par tête d'habitant de 480 m3 par an, alors que le seuil minimum est de l'ordre de 1000 m3/hab par an, est un exemple à suivre en matière de gestion de l'eau, et cela d'après «le rapport sur le développement dans le monde 2010: développement et changement climatique», publié par la Banque Mondiale. A ce titre, notre pays a pu faire face à des sécheresses consécutives sans avoir à rationner l'eau destinée aux agriculteurs ou à recourir aux eaux des barrages pour approvisionner les villes. En outre, la Tunisie procède au traitement du tiers de ses eaux urbaines usées qu'elle réutilise dans le domaine de l'agriculture et dans un but écologique. Le pays a, par ailleurs, largement investi dans le domaine des statistiques pour une gestion optimale de ses ressources hydriques. En effet, La Banque Mondiale soutient des investissements stratégiques dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement en Tunisie. Cette dernière, se prépare à faire face, pour les prochaines décennies, à d'importants problèmes d'accès à l'eau, découlant d'une demande grandissante et d'une diminution des ressources. Le gouvernement tunisien continue à mettre en œuvre des réformes et des investissements qui ont été inscrits au programme de sa stratégie lancée en 1999. Il est à rappeler qu'il a mis au point un programme de dix ans (2001-2011) de soutien au secteur de l'eau axé sur trois aspects à savoir: la gestion et la conservation intégrée de l'eau; l'efficience économique de l'utilisation de l'eau dans le domaine agricole; la restructuration des institutions et le renforcement des capacités dans le secteur de l'eau. Notons qu'un accord de prêt d'un montant équivalent à 30,6 millions de dollars EU a été signé le 28 mai 2009 pour appuyer les investissements dans le secteur hydraulique en Tunisie. Ce projet s'est assigné comme objectif de promouvoir une gestion et une exploitation plus efficiente des aménagements hydro-agricoles publics par les agriculteurs participants ; améliorer l'accès à l'eau potable et sa consommation dans les ménages situés en zone rurale qui n'étaient pas desservis au début du projet et accroître la qualité et la disponibilité de l'information technique nécessaire pour éclairer les décisions prises dans le domaine de la gestion intégrée des ressources en eau. Le projet continuera de soutenir la transition vers une gestion intégrée de l'offre et de la demande, de la quantité et de la qualité de l'eau, de l'eau de surface et de l'eau souterraine ainsi que les investissements nationaux dans le domaine des politiques d'innovation, des investissements physiques et du renforcement des institutions locales, régionales et nationales. Le projet est également financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et l'Agence Française de Développement (AFD). Le coût total du projet est équivalent à 163 millions de dollars EU. Il sera financé par des prêts (équivalents à 122 millions de dollars EU), le gouvernement tunisien (équivalents à 33 millions de dollars EU) et des subventions de diverses sources (approximativement équivalentes à 7 millions de dollars EU). Par ailleurs, le Rapport sur le développement dans le monde 2010: Développement et changement climatique, explique, également, que les pays avancés qui, jusqu'à ce jour, sont responsables de l'essentiel des émissions de gaz à effet de serre, doivent prendre des mesures appropriées pour avoir un impact positif sur les conditions climatiques futures. Si les pays développés et acquiescent passent immédiatement à l'action, il sera possible de créer les conditions d'un monde «intelligent sur le plan climatique» et le coût des mesures nécessaires pour y parvenir sera élevé mais gérable. L'une des mesures essentielles, à cette fin, consistera à accroître considérablement les financements au titre de l'atténuation de l'effet de serre dans les pays en développement où les émissions augmenteront le plus à l'avenir.