Il y a un peu plus d'un mois, le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki rompait les amarres avec l'union sacrée chiite et affichait sa volonté de «faire cavalier seul» aux prochaines élections législatives de janvier. Ce à quoi avait réagi l'ancien Premier ministre Ibrahim Al-Jaâfari en annonçant la composition et le programme d'une nouvelle coalition chiite, appelée l'Alliance nationale irakienne. Al-Maliki donnait ainsi un coup d'arrêt à l'union chiite, en 2005, dans le sillage de l'invasion conduite par les Etats-Unis deux ans plus tôt. Et pourtant c'était le triomphe du courant chiite au détriment des sunites qui avaient la pluie et le beau temps lors du règne de Saddam Hussein. Ce qui comptait le plus à l'époque, c'était d'éradiquer à jamais la présence baâthiste. Dans ce contexte trouble se manifestait la menace de la nébuleuse d'Al-Qaïda, heureuse de l'aubaine que représentait le vide politique ambiant. Ainsi, se poursuivaient cahin-caha les luttes intestines avec leur lot d'attentats particulièrement meurtriers. Des interventions étrangères attisaient en sous-main le feu de la discorde. La construction de l'Irak n'était plus qu'un vœu pieux. Tout allait à son vau-l'eau l'avènement de Barack Obama dont les efforts pour la paix concernaient avant tout le retrait des troupes américaines de l'Irak. Al-Maliki s'est brusquement retrouvé livré à lui-même, sans protection aucune. En même temps, les Kurdes posaient force de banderilles. Tout cela explique le désir émis, il y a quelques jours, de créer une coalition multi-confessionnelle et multi-ethnique. Est-ce un retour de la conscience.