La Banque Africaine de Développement (BAD) organise, les 21 et 22 octobre courant, le deuxième atelier de consultation sur l'énergie solaire concentrée (ESC), et ce, en partenariat avec la Banque Mondiale, la Société Financière internationale (SFI) et le Programme de gestion du secteur énergétique. Cet atelier regroupe plus de 150 participants, à savoir les ministères de l'Energie des pays concernés (Algérie, Egypte, Jordanie, Libye, Malte, Maroc et Tunisie), les bailleurs de fonds, les institutions internationales, les entreprises privées, les ONG…).
L'énergie solaire concentrée implique la conversion du rayonnement solaire en énergie thermique, qui est ensuite utilisée pour produire de l'énergie. En termes de viabilité commerciale comme option d'énergie renouvelable, l'ESC est entre l'énergie éolienne et l'énergie photovoltaïque. C'est une technologie prête pour un déploiement plus massif, car elle peut encore bénéficier d'économies en coûts de fabrication. Selon la BAD, l'ESC est d'un intérêt particulier pour les services publics, d'abord en raison de son moindre coût, ensuite parce qu'elle est plus évolutive en raison de sa capacité de stocker la chaleur, ce qui la rend plus disponible dans le temps que l'énergie solaire photovoltaïque. L'ESC est, de même, plus compatible avec le modèle standard de génération centralisée. L'ESC de la région Afrique du Nord se caractérise par un ensoleillement abondant, de faibles précipitations, une disponibilité suffisante en terrains inutilisés à proximité des lignes de transmission et des pays ayant une forte demande en énergie. Néanmoins, les coûts, en capital, élevés initiaux sont un obstacle pour un large déploiement de cette technologie et handicapant pour la construction de plusieurs usines dans la région de l'Afrique du Nord. Dans cette optique, la BAD indique qu'un programme de production accélérée d'un gigawatt offrirait un certain nombre d'avantages pour les pays de cette région, particulièrement pour faire face à une demande croissante d'énergie, en raison de l'urbanisation et de l'augmentation des revenus, facilitant les échanges d'énergie verte entre les pays, renforçant la sécurité énergétique et appuyant les initiatives d'intégration régionale autour de la Méditerranée et du Golfe, afin de générer des retombées économiques telles que l'emplois verts, la diversification des sources de carburant… et, également, pour augmenter les avantages environnementaux à l'échelle locale et internationale. Suite au programme ESC, les pays de la région affirment leur position de pionniers parmi les économies émergentes dans le développement mondial de l'industrie de l'énergie solaire grâce à des économies d'échelle. A titre indicatif, des projets d'environ 20 MW sont, à l'heure actuelle, en cours d'exécution au Maroc, en Egypte et en Algérie, utilisant une combinaison solaire-thermique où l'énergie solaire augmente la chaleur d'une centrale à gaz.