La fin de l'année 2009 a été marquée par la reconduction de la loi 2008/79 relative à l'aide aux entreprises en difficulté à cause de la crise financière et économique mondiale. C'est la seconde fois que le gouvernement tunisien reconduit, pour 6 mois encore, ces mesures semestrielles de soutien aux entreprises, totalement exportatrices et partiellement exportatrices. Seule la dernière évaluation, faite par le ministère de l'Industrie, de l'Energie et desPME, de l'impact économique et social des mesures sur le budget fait apparaître un coût financier total de plus de 6,7 MDT. Au cours de l'année 2009, les autorités économiques tunisiennes ont reçu 333 dossiers d'entreprises potentiellement touchées par les effets de la crise. 319 dossiers ont été acceptés et soumis à la commission consultative chargée de valider ces dossiers. Le détail de ces dossiers montre que 273 dossiers acceptés et transmis concernaient la prise en charge par l'Etat de 50% de la contribution patronale dans les cotisations sociales. Ainsi, ces dossiers concernaient 67.119 employés touchés par la réduction des heures de travail. Et 38 dossiers uniquement demandaient la prise en charge totale de la part patronale dans la CNSS, suite à la mise en chômage technique de 5.059 employés. D'ailleurs, grâce à ce système de soutien des entreprises tunisiennes, la crise ne s'est soldée que par la perte de 4.000 emplois et le sauvetage de 14 entreprises qui ont pu reprendre normalement leurs activités.
Les secteurs les plus malmenés par les effets de la crise Les statistiques finales de cette évaluation fait apparaître quelles sont les activités économiques et industrielles tunisiennes qui ont été les plus touchées par les effets de la crise économique internationale. Malgré les chiffres d'exportation qui ont quand même pu maintenir une courbe ascendante, le secteur des industries textiles et habillement a été le plus malmené. Pas moins de 192 entreprises se sont inscrites pour bénéficier des avantages et de l'appui du programme de soutien aux entreprises en difficulté à cause de la conjoncture internationale. 187 d'entre elles ont été retenues. Le secteur textile et habillement reste quand même le plus touché par la crise. Ce dernier n'est pas encore complètement sorti de l'ère de la sous-traitance et ses entreprises ne sont pas encore toutes dans l'ère de la propre marque. Derrière le textile, figure en bonne place le secteur des industries mécaniques, fortement lié au secteur automobile européen qui n'a commencé à se relever et se dessiner des jours plus ensoleillés qu'à partir de la fin de l'année dernière. 75 entreprises tunisiennes du secteur ont été soutenues financièrement par le budget tunisien. Vient en 3ème position et certainement toujours à cause du fort lien avec l'Europe, le secteur des industries du cuir et chaussures, avec 30 entreprises soutenues. Régionalement, l'incidence a suivi le sens des concentrations industrielles en Tunisie. D'abord le Grand-Tunis avec 107 entreprises touchées de plein fouet par la crise internationale. La région du Sahel, avec notamment la concentration des industries textiles dans les régions de Monastir et ses alentours, vient en seconde place avec 90 entreprises. En 3ème rang de ce classement des zones géographiques industrielles tunisiennes les plus touchées par les effets de la crise économique internationale, on trouve la région de Bizerte (77 entreprises secourues par le budget tunisien) où il y aussi un grand nombre d'entreprises textiles et mécaniques. Avec 28 entreprises sinistrées, le gouvernorat de Nabeul se place derrière.
Le caractère ascendant de la crise La même évaluation redémontre un caractère ascendant, entre janvier et décembre 2009, de l'impact de la crise. De 4 sinistrées en janvier à 35 en février, et 64 un mois plus tard. Avril marquera l'apogée de l'impact de la crise qui retombera un mois plus tard. Quant au deuxième semestre de cette même année, les retombées sur le champ de bataille de la crise économique internationale ont diminué jusqu'à ne plus enregistrer que deux demandes en décembre dernier. Toutefois, l'impact sur les entreprises tunisiennes a été presque insignifiant. Seules 3 entreprises (textile, mécanique et services) ont bénéficié d'un soutien financier avec une enveloppe minime de l'ordre de 177 mille DT.