A l'initiative de la Banque Africaine de Développement «BAD», l'éminent économiste, M. Joseph Stiglitz, Prix Nobel en 2001 pour ses analyses des «marchés avec asymétrie d'information», vient de donner une conférence, au siège de l'Amen Bank à Tunis, portant principalement sur les perspectives de sortie de crise financière de l'Afrique. Présidé par le président de la BAD, M. Donald Kaberuba et l'éminent Prix Nobel, M. Joseph Stiglitz, la conférence a constitué une occasion propice pour débattre des options de sortie de la crise pour l'Afrique, l'équilibre entre le marché et l'Etat en tenant compte des spécialités de chaque pays et de chaque époque. A ce titre, M. Stiglitz a mis l'accent sur les options qui s'offrent aux pays africains notamment les réformes, la privatisation, la libéralisation du marché, les nationalisations et interventions de l'Etat ainsi que la stabilisation et la gouvernance. Face à la crise mondiale, les nouvelles politiques des dépenses publiques dites néo-keynésiennes avec un rôle central de l'Etat régulateur s'avèrent-elles efficaces? Le Prix Nobel d'économie en 2001, Joseph Stiglitz estime que ces actions ne sont qu'une solution à court terme. L'objectif stratégique est de repenser l'actuel système économique mondial en intégrant le défi écologique. Dans ce cadre, M. Stiglitz a souligné que la crise aura des impacts à long terme sur le paysage mondial et que certaines politiques prônées par les pays en développement ont exacerbé la récession et contribué à sa rapide propagation. Ce qui met en cause «l'autorité» des institutions et des individus qui ont prôné ces politiques. Ce faisant, l'éminent économiste a fait ressortir les nombreuses leçons retenues de la crise financière. En premier lieu, il n'y a aucun pays à l'abri de la crise «Nous sommes aujourd'hui moins sûrs qu'avant sur ce que nous voulons dire par «bonnes institutions» et «bonnes politiques», estime-t-il. En second lieu, les pays en développement sont parmi les victimes innocentes de la crise, car ils ont été effectués à travers les marchés financiers, le commerce, l'investissement et les envois de fonds des migrants. Ainsi, les pays les plus intégrés au système économique mondial ont été les plus touchés. En troisième lieu, M. Stiglitz a fait, également, ressortir d'autres leçons théorique et politique économique. Mais la grande leçon reste le juste équilibre entre le marché et l'Etat. Car l'Etat a un rôle à jouer non seulement dans la «prévention des accidents», mais aussi dans la promotion des bonnes innovations. Par ailleurs, l'orateur a, aussi, mis en exergue l'importance de la stratégie économique post-crise pour l'Afrique. A cet effet, la mondialisation a changé la géographie économique. D'où l'Afrique devrait tirer parti des nouveaux marchés asiatiques et des nouvelles sources de financement. En somme, l'Afrique reste un continent prometteur comme l'attestent les différentes rencontres USA/Afrique, Europe/Afrique, Chine//Afrique, Japon/Afrique, Inde/Afrique et Turquie/Afrique qui s'insèrent dans le cadre d'une lutte pour la reconfiguration géostratégique du monde. Les circonstances sont en effet propices au lancement d'une initiative mondiale en faveur du développement durable dans l'activité économique.