Au fil des dernières années, l'économie tunisienne a misé sur les capacités de ses entreprises en matière de production, d'exportation, d'investissement et de création d'emplois afin de bien relever les défis de l'étape actuelle et future. Cette stratégie vient concrétiser la ferme volonté de stimuler la compétitivité du secteur industriel et sa capacité à conquérir les principaux marchés internationaux, surtout avec la signature d'un accord de partenariat avec l'union européenne (UE) portant sur une zone de libre échange. La Tunisie est le premier pays du sud de la Méditerranée exportateur de produits industriels vers l'UE (sans compter les exportations énergétiques et les industries alimentaires) et le premier pays de la même rive qui attire des investisseurs industriels européens. Les entreprises industrielles européennes établies en Tunisie sont estimés à 2.200 grâce aux incitations mises à la disposition des investisseurs. En effet, le secteur industriel tunisien a mobilisé, vers la fin de l'année 2009, 5 milliards 300 millions de dinars d'investissements avec 3.000 entreprises bénéficiaires sur tout le territoire tunisien. Englobant l'ensemble du tissu industriel du pays, ces investissements ont comporté notamment 4.610 millions de dinars (MD) d'investissements matériels tels que la promotion de l'infrastructure industrielle nationale ainsi que 745 MD pour tout ce qui est immatériel, selon l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (FIPA). Le bilan actuel du ministère de l'industrie indique que les exportations industrielles de la Tunisie ont atteint 16 milliards de dinars en 2009, alors qu'elles n'étaient que quatre en 1995, date de conclusion de l'accord de partenariat tuniso-européen. Ces mêmes statistiques montrent que près de 25% des exportations industrielles, concernent les produits à forte composante technologique, contre 5% en 1995. L'objectif est de réaliser un taux de l'ordre de 50% à l'horizon 2014. En ce début de l'année 2010, la Tunisie œuvre à mette en exécution un plan stratégique visant la promotion de la filière industrielle et technologique tunisienne à l'échelle méditerranéenne. Pour ce faire, une étude stratégique portant sur l'industrie tunisienne à l'horizon 2016 ambitionne de doubler la valeur des exportations pour atteindre 16,6 milliards d'euros et porter les investissements directs étrangers (IDE) à 1,65 milliards de dollars. A ce propos, la Tunisie, premier pays sud-méditerranéen, à avoir conclu un accord d'association avec l'Union européenne, est de l'avis des agences de notation internationale, dotée de l'un des meilleurs programmes de mise à niveau industriel en Méditerranée. Dans ce cadre, près de 4.500 entreprises ont adhéré au programme de mise à niveau industriel, entré en vigueur en 1995, faisant remarquer que ce nombre ne dépasse pas les 1.500 entreprises dans d'autres pays méditerranéens. Ce programme a contribué à l'accroissement du taux d'encadrement dans les entreprises industrielles tunisiennes, lequel est passé de 7% en 1995 à 20% actuellement. En effet, depuis son lancement en 1995, ce programme de mise à niveau industrielle n'a pas tardé à servir les entreprises tunisiennes à travers leur restructuration, mais également à travers l'incitation des PME à renforcer leur positionnement sur les marchés internes et externes afin de faire face aux défis majeurs de l'étape, dont l'adaptation aux évolutions des nouvelles technologies, le développement des ressources humaines ainsi que la promotion de qualité et des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Sur un autre plan, la stratégie de la politique de privatisation des entreprises tunisiennes en Tunisie, a permis de décupler le chiffre d'affaires de ces entreprises et de créer de nouveaux emplois, et fut un succès remarquable. Par ailleurs, il importe de rappeler que la Tunisie dispose, actuellement, d'une réserve foncière industrielle couvrant 3.000 hectares et que cette réserve pourrait atteindre 4.000 ha en 2011. En outre, 10 grands projets industriels sont entrés en phase de production en 2009 dans les régions intérieures, offrant 7.500 emplois, sachant que leur capacité d'emploi pourrait atteindre 17.000 emplois en 2010. De nouveaux projets industriels seront mis en œuvre au cours des prochaines années dans les diverses régions de développement et relevons que l'objectif visé est d'installer 40% du tissu industriel tunisien dans ces régions au cours de la période du XIIème plan de développement contre seulement 16% actuellement. S'agissant du secteur de l'énergie, le ministère a enregistré une augmentation de 530.000 du nombre des abonnés au réseau de gaz naturel en 2009, et ce, après le raccordement de 84 nouvelles villes au réseau contre seulement 4 villes en 1987. Ce chiffre va être révisé à la hausse pour atteindre 149 villes en 2014. Quand aux exportations du textile-habillement, ils ont enregistré, au cours du dernier trimestre de 2009, une croissance de 3% après une régression de 20% au cours du premier semestre 2009. Cette croissance constitue un indice de relance pour ce secteur stratégique qui n'a pas échappé aux impacts de la crise financière internationale. Concrétisant les ambitions du programme présidentiel pour le prochain quinquennat (2009-2014), l'année 2010 sera marquée par la réalisation de la première tranche du projet relatif à la construction de bon nombre de complexes et pôles technologiques, de façon à promouvoir le climat des affaires et conforter les capacités technologiques de l'économie nationale ainsi que l'incitation des multinationales à s'implanter en Tunisie via des projets spécifiques, surtout à la lumière des retombées de la crise mondiale sur certaines entreprises mondiales.