Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Quadriennal de Maîtrise de l'Energie «PQME» et en complément des outils publics existants, une nouvelle ligne de crédit a été mise en place par la Banque Mondiale en vue de permettre de faciliter la mobilisation des ressources financières et de faciliter l'accès à des mécanismes de financement appropriés pour la concrétisation du PQME. Faciliter l'accès des industriels tunisiens aux financements leur permettant d'investir dans des projets d'efficacité énergétique et de cogénération, tel est l'objectif de la ligne de crédit de 55 millions de dollars, soit environ 71 millions de dinars, mis à leur disposition par la Banque mondiale. Ce projet vise, également, a accélérer le développement du marché de la maîtrise de l'énergie en Tunisie dans le secteur industriel en mettant en place un mécanisme intégré de financement qui permet d'éliminer la barrière principale aujourd'hui rencontrée par les porteurs de sous-projets, à savoir la contrainte d'accès au financement. En conséquence, une fois les priorités fixées, le mécanisme de financement identifié ciblera, dans un premier temps, la cogénération et les contrats-programmes Efficacité Energétique, en mobilisant les financements privés nécessaires en complément des outils publics existants. Sur le plan environnemental, le projet vise à réduire les émissions de GES générées par le secteur industriel tunisien et contribuera ainsi à la lutte contre le phénomène des changements climatiques. Pour atteindre ces objectifs, le projet prévoit, en effet, la mise à disposition des intermédiaires financiers d'une ligne de crédit dédiée à la maîtrise de l'énergie au profit des industriels et des projets de cogénération, une assistance technique, au profit des porteurs de sous-projets et des acteurs clé de la maîtrise de l'énergie dans l'industrie, sera également proposée par l'ANME. Cette ligne est, aussi, consentie aux entreprises tunisiennes via trois banques: La Banque de l'Habitat (BH), la Banque de Financement des petites et moyennes entreprises (BEPME) et l'Amen Bank, en sachant que la période de remboursement peut aller jusqu'à 12 ans avec un délai de grâce de trois ans et un taux d'intérêt fixé à environ 5%. Sachant que le secteur de l'énergie en Tunisie connaît une dynamique accrue, en réalisant des acquis considérables notamment avec la mise en place des différents programmes de maîtrise de l'énergie, l'objectif recherché est d'atteindre une économie d'énergie globale de 2.5 Mtep dont 1,1 Mtep en 2011. Pour ce faire, l'accomplissement des projets prévus par le programme quadriennal permettra de maintenir une croissance modérée de la demande d'énergie de 2,8 % par an. D'où la croissance des besoins en financement pour atteindre 1.100 MDT dont 290 MDT pour le secteur industriel. Le besoin en financement des banques s'élève à 174 MDT. La mise en place de nouveaux instruments financiers s'avère utile pour développer davantage les moyens d'intervention existants. Devant cette situation, et considérant la volatilité des prix qu'a connue le marché international du pétrole dès 2004, le Gouvernement tunisien a opté pour le scénario alternatif volontariste comme base pour la mise en place du nouveau programme quadriennal de maîtrise de l'énergie 2008-2011. Ce programme vise à réduire la vulnérabilité de l'économie tunisienne face à l'augmentation du poids des dépenses énergétiques dans le budget de l'Etat. En effet, la part des dépenses énergétiques dans le PIB a été de l'ordre de 12% en 2006, contre 4 à 6% dans certains pays occidentaux. Plus concrètement, le programme quadriennal vise à réduire l'intensité énergétique de 3% par an entre 2008 et 2011 et porter à 4% la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie. Les actions prévues dans le programme couvrent l'ensemble des secteurs d'activités et notamment le secteur de l'industrie. Les économies escomptées d'énergie primaire cumulées sur la durée du programme sont estimées à 3,2 Mtep dont environ le tiers généré par les actions concernant le secteur industriel. La concrétisation du programme quadriennal de maîtrise de l'énergie nécessite un coût d'investissement estimé à 1.100 millions de dinars dont 140 millions de dinars provenant du FNME, soit prés de 13% de l'investissement total. Ces investissements constituent un effort non négligeable qui représente plus de 13% des investissements prévus dans le secteur de l'énergie sur la période 2008-2011. Aujourd'hui plus que jamais, l'évolution de la conjoncture internationale appelle à redoubler les efforts et à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer une nouvelle dynamique au secteur de maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables. Ainsi, l'importance des investissements et la rentabilité limitée de cette activité par rapport aux sources traditionnelles d'énergie, rendent essentiel de faire profiter les projets de ce type de financements favorables à travers les différents mécanismes de la coopération internationale.