L'économie tunisienne est l'une des économies de la région qui résistent le mieux à la crise. Pour la 3ème année consécutive, la Tunisie améliore sa note et son rang dans le classement de la «facilité de faire des affaires » (Doing Business) que publie chaque année la Banque Mondiale. Malgré les répercussions de la crise financière et économique mondiale sur la production et les exportations de certaines activités des industries manufacturières, la croissance de l'économie tunisienne s'est poursuivie. Comment et quand retrouver le rythme des échanges commerciaux avec l'extérieur ? Cette problématique s'impose d'elle même et suscite l'intérêt de toutes les parties.
Comment trouver le trend positif des exportations qui demeurent la pierre angulaire de la croissance et du développement de l'économie tunisienne. Il s'agit de l'un des défis majeurs de l'année 2010. L'objectif est de porter les exportations et les importations aux taux respectifs de 8,2% et de 8,8% et le taux de couverture à 74,4% contre 74,6% prévus pour l'année 2009. Un mois avant la fin de l'année, les exportations tunisiennes ont accusé une chute de 20,6% contre une croissance positive de 24,9% enregistrée au cours de la même période de l'année. Une dégringolade liée non seulement aux effets de la crise financière et économique, à la baisse du carnet de commandes mais aussi au recul des prix de l'énergie et des matières premières. Bien que certaines unités productives tunisiennes aient prouvé leur capacité de résistance face aux chocs externes, d'autres entreprises qui sont plutôt vulnérables et souffrent de difficultés structurelles n'ont pas pu résister aux secousses. Les entreprises qui pâtissent déjà d'un déséquilibre financier chronique n'ayant pas atteint la phase de mise à niveau, qui souffrent parfois de la morosité du marché, de certains monopoles, d'une concurrence inégale ont eu des difficultés à contrecarrer les aléas de la conjoncture internationale.
L' industrie tunisienne a atteint aujourd'hui un niveau qui lui permet, non seulement de préserver sa place dans le marché traditionnel, mais aussi de conquérir de nouveaux marchés. Certaines entreprises industrielles ont pu faire des performances au niveau des exportations grâce à la modernisation de leur outil de travail et à l'amélioration du taux d'encadrement avec le recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur. De nombreuses entreprises ont, en effet, intégré les certifications requises. Cependant, d'après les chiffres disponibles, les effets de la crise financière et économique internationale ont pesé sur le secteur dans la mesure où l'indice général de la production industrielle a enregistré, au cours des huit premiers mois de 2009, une baisse de 6,4% contre une progression de 4,6% au cours de la même période. Un tel constat est dû, essentiellement, au recul de la production des industries manufacturières de 9,3% contre une augmentation de 7,5% l'année précédente. Hors énergie, la baisse de l'indice général a atteint 8,8% contre une hausse de 7,2% une année auparavant. La baisse de la production des industries manufacturières a touché la plupart des secteurs, en particulier ceux qui sont liés à l'exportation. En effet, la baisse de la demande extérieure a eu pour conséquence un ralentissement des activités de certaines entreprises dont un nombre a été obligé de réduire les heures de travail. Le Chef de l'Etat avait pris, rappelons-le, des mesures de soutien aux entreprises qui ont vu leurs commandes baisser pour qu'elles puissent continuer leurs activités et préserver les postes d'emploi. Le taux de régression a atteint 17,6% dans les industries du textile-habillement, du cuir et chaussures. De nombreuses entreprises, relevant de ce secteur, ont fait l'objet d'une mise à niveau qui a permis une modernisation de l'outil de travail et une réadaptation des ressources humaines. Les perspectives de ce secteur sont prometteuses, surtout que les produits tunisiens répondent à toutes les normes de qualité en vigueur et plusieurs entreprises ont déjà engagé une politique de marketing agressive. Même le secteur des industries chimiques a connu une baisse de 8,1% suite à une demande qui a marqué une chute. Les entreprises opérant dans ce secteur restent mobilisées pour répondre à toute demande supplémentaire au cours des mois à venir. D'autre part, la production a enregistré une régression moindre dans le secteur des industries alimentaires (2,6%). Rappelons que l'huile d'olive tunisienne et les produits biologiques connaissent une forte demande sur le marché mondial. La Tunisie a su se faire une réputation vu ses produits de qualité qui se distinguent par leur goût. Un intérêt important a été donné à l'emballage qui est fait selon les règles de l'art, conformément aux normes internationales. Cette situation s'explique par le fait que l'indice général de la production industrielle a accusé, depuis juin 2009, une décélération. Celle-ci est due essentiellement à la baisse de la production des industries manufacturières (-9,3% jusqu'à fin août contre -12% au cours des cinq premiers mois de 2009). La reprise de la demande mondiale a été possible grâce à l'amélioration de l'activité économique dans les pays industrialisés.
L'économie nationale se ressaisit peu à peu, une année environ après le déclenchement de la crise financière et économique mondiale. Faut –il rappeler que l'économie réelle de la Tunisie a été relativement impactée. Il faut dire que les pouvoirs publics se sont empressés de mettre en œuvre, après un suivi permanent de la situation économique à l'échelle mondiale, des mesures adéquates afin de soutenir les PME notamment les industries exportatrices. Nonobstant une conjoncture internationale qui affiche des signes de convalescence, à en croire les instances économiques internationales, les pouvoirs publics continuent à apporter leur appui aux entreprises en difficultés à travers le prolongement des mesures conjoncturelles.