«Un secteur agricole qui s'adapte aux changements climatiques et qui relève les défis de l'étape»: tel était le thème du 14ème Congrès de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche, tenu du 16 au 18 avril, sous le Haut Patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali. Ouvrant les travaux de ce congrès, le Président Zine El Abidine Ben Ali a réaffirmé que «l'invulnérabilité du peuple tunisien ne saurait être garantie que si la nourriture est principalement assurée par sa terre et que notre autosuffisance alimentaire en est l'expression. Il ne saurait être question, pour nous, de réaliser un développement durable sans une agriculture évoluée et prospère, en mesure d'assurer à notre peuple un minimum de denrées alimentaires de base». A l'occasion de ce congrès, le Président Ben Ali a annoncé des mesures importantes en faveur des agriculteurs et des marins-pêcheurs, et dont nous citons les suivantes: - Faire bénéficier des agriculteurs ayant contracté des dettes au titre de la consommation d'eau d'irrigation d'un rééchelonnement de ces dettes sur une période n'excédant pas les cinq ans, moyennant le paiement d'une première tranche d'au moins 5% du montant total de la créance. - Augmenter de 50%, le plafond des investissements destinés à des projets d'aquaculture. - Elaborer une étude scientifique sur les différents procédés de pêche qui tienne compte de tous les impératifs de sauvegarde de notre richesse halieutique. - Etendre les mesures en vigueur en matière de crédits de campagne des grandes cultures aux autres activités agricoles. - Elever de 50% le plafond des investissements des projets agricoles, réviser les critères d'octroi des prêts et subventions aux petits et moyens agriculteurs et les actualiser en fonction du coût. - Accorder des aides en nature à environ 200.000 petits et moyens éleveurs dans ces régions à hauteur de quatre millions de dinars sur une période s'étendant à fin juin 2010. - Consolider l'expérience pilote en cours dans le secteur des céréales, menée conjointement par l'organisation agricole et l'Institut National de Recherche Agronomique de Tunis, en coordination avec l'Institut National des Grandes Cultures. - Mettre en place un programme national d'encadrement technique direct des exploitations agricoles par des équipes techniques mixtes comprenant des représentants des structures de recherche, de l'administration et de l'organisation agricole. - Elaborer un programme de partenariat entre la profession et l'Office des Céréales pour la création, avec le concours de l'Institut National des Grandes Cultures, de laboratoires itinérants pour l'évaluation de la qualité des céréales selon les procédés scientifiques modernes. - Généraliser, à hauteur de 40%, la prime réservée actuellement au secteur des grandes cultures pour l'acquisition de matériel agricole, pour englober les autres secteurs agricoles. - Financer le premier projet réalisé par toute nouvelle structure professionnelle, au titre du Fonds spécial de développement agricole, sous réserve que cette structure intervienne au profit des petits agriculteurs. - Réaliser une étude d'évaluation approfondie sur le développement des prérogatives des groupements interprofessionnels, en fonction des mutations économiques nationales et internationales. - Mettre à profit les résultats de cette étude de manière à améliorer le rendement de ces structures et à accroître le volume de la production agricole, à en accélérer le rythme d'exportation et à consacrer les systèmes de traçabilité et de qualité. - Mettre en place un programme destiné à assurer l'emploi de 300 cadres de différentes spécialités par les sociétés mutuelles et des groupements de développement agricole, afin d'appuyer les formes d'accompagnement et d'encadrement des agriculteurs et des éleveurs. - Octroyer aux jeunes agriculteurs et marins-pêcheurs diplômés de l'enseignement supérieur, une prime mensuelle de 150 dinars, accordée au titre des mécanismes du Fonds de l'Emploi au cours de la première année du lancement du projet. - Elaborer une étude sur la réalité et les perspectives de la commercialisation de la production agricole des femmes vivant en milieu rural, et ce, dans le but d'identifier les moyens à même de les regrouper au sein de structures professionnelles qui assurent l'écoulement de leur production. Les présidents des organisations nationales, ainsi que les invités du congrès venant des pays arabes et occidentaux ont hautement apprécié les mesures présidentielles annoncées à l'ouverture du congrès. Le renforcement de la présence de la femme agricultrice et des jeunes agriculteurs tel est le Slogan du congrès de l'UTAP. En effet, la présence de la femme au sein du conseil central a évolué par rapport à la période précédente pour atteindre 18% du total des membres du conseil. Le taux de présence des jeunes agriculteurs a également évolué jusqu'à affleurer le taux de 15%. Un rendement agricole au dessous des attentes et même faible à cause des conditions climatiques, de la sècheresse et de l'endettement. Quant aux solutions proposées pour relever les défis précitées, elles se sont focalisées essentiellement comme suit : le rééchelonnement des dettes, la suppression totale des intérêts, l'office des céréales doit renforcer la supervision lors de la distribution du foin et la maîtrise des prix du pétrole et des équipements agricoles. En attendant les délibérations des élections du conseil central, nous tenons à souligner la bonne organisation du congrès et les conditions favorables dans lesquelles les journalistes ont accompli leur travail.