Coïncidence de grande portée, aromatisée d'un zeste de plaisir, comme seul le journalisme peut procurer… et c'est parfois à la faveur de ces imprévus que l'on se trouve devant une découverte (car pour moi elle en est une) qui bouleverse les moments vécus grâce à son originalité, sa teneur et son étendue. Maître Samir Annabi (puisque c'est de lui qu'il s'agit) était pour moi, jusqu'à Vendredi dernier, un éminent avocat tunisien. Mais qu'elle ne fut grande ma surprise en apprenant la véritable stature de l'homme. Il est vrai que Samir Annabi est un avocat tunisien de droit privé spécialisé en Arbitrage. Il est actuellement âgé de 66 ans (de près, il ne les fait pas !). Mais quel parcours il a effectué ! Et quelle riche expérience scolaire, universitaire, scientifique, juridique et humaine il a vécu. Depuis la « Sadikia » au lycée français « Carnot » en passant par le lycée « Alaoui ». En décidant de poursuivre ses études supérieures en psychologie en France, il se retrouve étudiant …en Droit…à Tunis ! Et depuis, un itinéraire long, riche et varié l'a vu voyager dans les sens propre et figuré : il fait l'ENA à Tunis, le 3ème cycle en France, passe 5 ans Etats-Unis pour étudier le « Public Management ». Et c'est grâce à la maîtrise de la langue anglaise qu'il a bifurqué vers l'Arbitrage international. Les litiges ne manquaient pas à l'époque des années 70 , surtout entre Etats et Entreprises supranationales et grands trusts. Maître Annabi tient à préciser qu'il a toujours aimé plaider au barreau de Tunis, mais il a vite fait de s'abstenir par respect au vœu de son père qui était à l'époque premier président de la cour d'Appel. L'argument du père est de taille et dénote une grandeur d'âme certaine et un sens aigu du devoir. Pour lui, son fils ne peut, pour des raisons morales, plaider alors que le père est ce qu'il est et occupe un aussi grand poste dans l'appareil judiciaire. Maître Samir Annabi est actuellement membre du Tribunal International de l'Arbitrage. Il siège aussi dans la Commission d'Arbitrage de la Chambre de Commerce International à Paris. Il est aussi Vice-président du Comité national d'Arbitrage Sportif. Mais le plus captivant c'est que notre défenseur est un féru de musique et e sport, il est parfaitement trilingue, adore la recherche scientifique et académique, fervent supporteur de la vie associative. En recevant le Prix qui lui a été décerné ; il a exprimé ses sentiments dans un langage si simple, si élégant et si humble que l'assistance n'a pu retenir ses émotions. Merci Maître, vous le méritez bien, ce prix. Un grand bravo aussi à notre revue « Info Juridique » que nous félicitons pour avoir organisé et réussir cette rencontre sympa et de grande qualité.