La célébration de cette journée organisée cette année sur le thème «régénérer les sols en un lieu, c'est régénérer la vie en tous lieux», constitue un rendez-vous national et international au cours duquel l'intérêt est axé sur les efforts déployés par la communauté internationale en matière de lutte contre la désertification afin de garantir la sécurité alimentaire en tant qu'attribut de développement durable. «Régénérer les sols en un lieu, c'est régénérer la vie en tous lieux». Le message est simple: améliorer la santé des sols permet de renforcer la santé des écosystèmes, donc la productivité des terres et par conséquent le bien-être des communautés locales. Ce message réduira le niveau de pauvreté et augmentera la stabilité sociale aux échelles nationales et régionales. Créée en 1994, lors de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), la journée du 17 juin doit sensibiliser l'opinion publique mondiale aux problématiques environnementales. La thématique retenue pour la «Journée mondiale de la lutte contre la désertification» est la conservation de la diversité biologique des sols et des écosystèmes des zones affectées, en écho à l'Année internationale de la biodiversité. La lutte contre la désertification et la dégradation des terres constitue un enjeu clef de réduction de la pauvreté et de préservation de l'environnement mondial. Selon un récent rapport, 13.444 habitants dans les dix-huit pays étudiés, placent la désertification et la sécheresse comme second aspect le plus menaçant du changement climatique. De plus, un tiers de la superficie des terres émergées du globe, soit 4 milliards d'hectares, serait menacé par ce fléau. 250 millions de personnes seraient touchées par la désertification. Entre 1991 et 2000, 280.000 personnes seraient mortes en raison de la sécheresse. La Tunisie compte parmi les premiers pays signataires des conventions internationales en matière de protection de l'environnement dont la convention onusienne de lutte contre la désertification adoptée en 1995. Il s'agit également de la préparation, depuis 1998 d'un programme national de lutte contre la désertification qui offre un cadre global aux différents programmes et projets de conservation des ressources naturelles, outre, le renforcement du cadre institutionnel grâce à la création d'un conseil national de lutte contre la désertification et de comités régionaux permanents de lutte contre la désertification. Il s'agit en outre du développement de la législation relative à ce domaine grâce à la promulgation des codes des forêts et de la conservation des eaux et du sol et d'un code des eaux. L'année 2008 a été marquée par l'achèvement de l'étude stratégique sur la désertification dans le pays ce qui a permis de mettre en place une base de données cartographiques, de fournir des indicateurs sur la situation de la désertification et de promouvoir le plan d'action national de lutte contre la désertification à travers le développement de l'agriculture en sec et de l'exploitation des ressources hydrauliques non conventionnelles et le renforcement de la recherche scientifique dans ce domaine de manière à créer des variétés adaptées aux spécificités climatiques de chaque région. Lutter contre les défis des changements climatiques et la désertification Notre pays a beaucoup contribué à l'effort mondial visant l'allégement des impacts des changements climatiques par l'adoption de politiques et d'approches de développement garantissant le renforcement des capacités d'adaptation à ces phénomènes naturels. Dans ce cadre, le ministère de l'environnement et du développement durable vient d'organiser un colloque portant principalement sur les défis du changement climatique et de la lutte contre la désertification pour une croissance économique durable, à Tunis, en présence de M. Nadhir Hamada, ministre de l'environnement et du développement durable. A cet égard M. Nadhir Hamada, a rappelé que la Tunisie a mis en place des projets visant la diminution des émissions des gaz à effet de serre, principale cause des changements climatiques, tout en évoquant l'adoption par le bureau national du mécanisme de développement propre (MDP) de 37 projets dans les domaines de la maîtrise de l'énergie, l'exploitation des énergies renouvelables, outre la consolidation du réseau ferroviaire du grand Tunis, la réduction des émissions du secteur du phosphate et la maîtrise de la gestion des déchets. Le ministre a, en outre, précisé que ces projets pourraient générer une réduction estimée à 56 millions de tonnes équivalent CO2 (dioxyde de carbone), au cours d'une période s'étalant de 7 à 21 ans. Au cours des dix prochaines années, ces projets peuvent faire économiser 35 millions de tonnes équivalents CO2, soit 3,5 millions de tonnes équivalent CO2 par an. En plus de ces projets, la Tunisie a réalisé des études visant à mettre en place un système d'alerte précoce, dont l'objectif est la lutte contre les phénomènes naturels extrêmes et la consolidation d'un cadre législatif et institutionnel capable de garantir une adéquation avec ces phénomènes naturels dans différents domaines comme l'environnement, l'agriculture, l'équipement et l'infrastructure. En somme il importe de signaler que la Tunisie qui poursuivra son adhésion aux initiatives relatives aux changements climatiques adoptées au niveau international, œuvrera à la mise en place d'un plan national visant à optimiser l'exploitation des opportunités de financement, outre l'exploitation du transfert technologique dans l'exécution des stratégies nationales (la stratégie sur les changement climatiques) et la concrétisation des objectifs du programme présidentiel.