La situation un peu floue de l'activité économique mondiale, n'encourage pas à l'investissement. En effet, l'économie mondiale ne semble pas se stabiliser et les perspectives de croissance ne sont pas claires. Au niveau de l'économie nationale, les choses semblent tendre vers la normalisation comme l'a affirmé le bulletin publié récemment par le FMI. Et si les IDE ont enregistré une légère hausse de 2% au cours des huit premiers mois de l'année, les investissements déclarés dans l'industrie accusent depuis le début de l'année une baisse constante. Légère baisse de 5% des investissements déclarés dans l'industrie Selon les derniers chiffres publiés par l'Agence de Promotion de l'Industrie et de l'Innovation, les investissements déclarés dans l'industrie ont décru de 5% durant les 8 premiers mois de l'année, totalisant 1.753,5. Ces mêmes investissements ont enregistré une baisse de 13% durant toute l'année 2009. Depuis le début de l'année ce sont les industries de matériaux de construction de la céramique et du verre qui enregistrent la plus grande baisse (-46.6%), alors que les investissements déclarés dans l'industrie du textile et habillement enregistrent la plus grande hausse à 47.4%. Les investissements dans les industries mécaniques et électriques ne chutent que de 3.3% pour se stabiliser à 353.4 MD. Le secteur des cuirs et chaussures enregistre quant à lui une baisse de 12.6%.
08 mois 09 08 mois 10 Evol en % Total Industrie 1 846,1 1 753,5 -5,0 IAA 469,8 434,4 -7,5 IMCCV 449,2 240,0 -46,6 IME 365,6 353,4 -3,3 ICH 239,4 239,3 0,0 ITH 129,4 190,8 47,4 ICC 24,7 21,6 -12,6 ID 168,0 274,0 63,1
Les exportations industrielles durant les 8 premiers mois ont totalisé 12.524.8 MD, alors que les importations ont atteint 17.270,7. Le solde est donc déficitaire de plus de 4.745,9, avec un déficit important du côté des IME de -4.680,1. Les investissements à part étranger ont atteint 561 MD, dont 281MD sont à 100% étranger Concernant les investissements déclarés dans les services ils ont augmenté de plus de 6.4% totalisant 908MD.
08 mois 09 08 mois 10 Evol en % Total Services 853,7 908,0 6,4 Concernant les investissements dans les services connexes à l'industrie ils augmentent de 4.3%, soit 211.5MD. A ce niveau les investissements déclarés dans la recherche ont augmenté de 600%, de 368% dans la formation professionnelle, et de 29.9% dans le secteur des études et conseil. Des signes positifs qui vont permettre la modernisation du tissu industriel et d'améliorer sa compétitivité. L'industrie perd du terrain L'investissement dans l'industrie, et spécialement l'industrie manufacturière accuse une baisse constante depuis quelques mois. La crise économique et financière y est pour grand-chose dans cette situation. En 2009, cet investissement à chuté de 4.5% passant de 1.487MD à 1420MD. La conjoncture nationale et internationale très volatile et imprévisible décourage la réalisation de grands investissements industriels. La tendance de nos jours est l'orientation vers le secteur des services. Ces investissements ne nécessitent pas une mobilisation financière importante, ni la fixation de grandes machines et bâtiments industriels. S'ajoute à cet avantage, la rentabilité de plus en plus importante dans le secteur des services. En 2009, les investissements dans les services marchands ont atteint 6.905MD, enregistrant une hausse de 13.4%. Cette tendance de baisse de l'intérêt à l'industrie et d'orientation confirmée vers le secteur des services est synonyme de changement dans l'économie tunisienne. La question qui se pose est de savoir, si cette orientation est conjoncturelle ou devient de plus en plus structurelle. Avec plus de 60% de notre PIB qui découle du secteur des services, il est bien normal qu'ils enregistrent un intérêt important de la part des investisseurs. Mais s'ajoure à cette situation, une conjoncture internationale décourageante pour l'investissement industriel. Pourtant la Tunisie a établi toute une stratégie nationale pour le développement de l'industrie tunisienne et qui s'étend jusqu'à 2016. Avec l'étendue de cette crise économique, le secteur industriel tunisien a besoin d'un «coup de pouce» important pour retrouver sa brillance qui a fait le printemps de notre économie.