Le Ministre de la Technologie, en compagnie d'un expert de la CNUCED (la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) a présenté jeudi dernier une conférence le rapport 2010 portant sur l'économie de l'information, élaborée cette année sur le thème « «TIC, entreprises et réductions de la pauvreté ». Une ère nouvelle s'ouvre pour ce qui est de la contribution potentielle des technologies de l'information et de la communication (TIC) à la lutte contre la pauvreté. Pour la première fois, les habitants de régions reculées dans les pays à faible revenu bénéficient de possibilités réalistes d'être connectés grâce aux aux TIC. Les petits agriculteurs, les pêcheurs, ainsi que les entrepreneurs dans les zones urbaines font rapidement des téléphones mobile un outil indispensable de leur activité commerciale, outil qui se révèle, en outre, offrir de nouveaux moyens de subsistance à certaines populations pauvres. C'est dans ces conditions que le rapport 2010 sur l'économie de l'information analyse plus particulièrement les interactions entre TIC, Entreprises et atténuations de la pauvreté. Explorer les interactions entre pauvreté, TIC et entreprises La lutte contre l'extrême pauvreté est au cœur des efforts déployés par le système des Nations unies pour promouvoir le développement. L'objectif c est de réduire la pauvreté dans le monde de moitié d'ici à 2015 par rapport au niveau de 1995. Près d'un milliard d'individus continueront en 2015 de vivre dans une extrême pauvreté. Les entreprises jouent donc un rôle crucial en la matière et peuvent aider à réduire la pauvreté. Le rapport 2010 met en lumière deux grands rôles que les TIC peuvent jouer par l'intermédiaire des entreprises. Premièrement les TIC peuvent susciter des activités qui n'existaient pas auparavant, portant sur la production de nouveaux biens ou services. Deuxièmement, l'accès aux TIC peut modifier la façon dont les activités existantes sont réalisées, avec pour conséquences potentielles un accroissement des revenus, un abaissement des coûts et une amélioration de la qualité. Tendances en matière de connectabilité et de coûts Pour évaluer la contribution potentielle des TIC dans le secteur des entreprises à l'atténuation de la pauvreté, il semble naturel de commencer par examiner dans quelle mesure les entreprises ont accès aux différentes TIC. L'accès à la plupart des TIC continue de progresser dans les pays pauvre, mais à des rythmes très différents selon la technologie. La progression varie également selon les régions et les niveaux de revenu. L'accès aux lignes de téléphones fixes dans les pays les plus pauvres est extrêmement faible et quasiment inexistant dans les zones rurales. En revanche, l'accès à la téléphonie mobile progresse chaque année à mesure que les réseaux s'entendent à des zones précédemment inatteignables. Dans les zones rurales, un accès élargi à la téléphonie et aux applications et services qui y sont associés peut avoir un impact particulièrement important sur la pauvreté. Les populations rurales dans les pays à faible revenu ont souvent un accès insuffisant à la téléphonie fixe. Bien que la téléphonie mobile se généralise dans les zones rurales, elle reste faible dans certains pays les moins avancés (PMA). La généralisation de la téléphonie mobile créée de nouvelles possibilités de voir les TIC dans le secteur des entreprises contribuer au développement et la réduction de la pauvreté. L es taux de pénétration sont considérablement plus faibles dans le cas de la plupart des TIC, autres que la téléphonie mobile. Le secteur des TIC et les pauvres Le secteur des TIC représente une part appréciable de l'économie mondiale. Dans certains pays en développement, il représente plus de 10% de la valeur ajoutée du secteur des entreprises. Dans la plupart des pays à faible revenu, les services de télécommunication sont sans doute le sous- secteur le plus propice à la création d'emplois. En revanche la production manufacturière des TIC se caractérise par une forte concentration de la production et des exportations au niveau mondial. De plus en plus de pays en développement voient dans la délocalisation et la sous-traitance de services liés aux technologies de l'information et aux TIC une source potentielle d'emplois et de recettes d'exportation. Par exemple, le gouvernement kényan s'est fixé pour objectif de faire passer le nombre d'emplois dans le secteur de la délocalisation des systèmes de gestion de 8 000 à 120 000 d'ici à 2015. Le secteur de la téléphonie mobile est l'une des sources les plus dynamiques de création de micro-entreprises liées aux TIC. Dans beaucoup de pays en développement, de nombreuses entreprises se sont créées pour répondre à une demande locale de téléphonie mobile et d'applications et services correspondants. Utilisation des TIC par les entreprises et atténuation de la pauvreté Les entreprises, qu'elles relèvent d'une économie de subsistance ou d'une économie de croissance, qui intéressent directement les pauvres peuvent assurément tirer profil d'une plus grande utilisation des TIC et des services correspondants. Toutefois, les résultats varient considérablement en fonction des besoins et des capacités des entreprises considérées. D'après les travaux de recherche disponibles, les principaux avantages potentiels d'une utilisation des TIC sont : - une diminution des coûts de recherche de l'information et des coûts de transaction. - une amélioration de la communication au sein des chaines d'approvisionnement, avec à la fois des avantages pour les entreprises individuelles et une amélioration globale de l'efficacité commerciale. Les entrepreneurs apprécient d'autant plus les TIC que celles-ci leur apportent des avantages concrets grâce à un surcroit d'efficacité, en particulier lorsque ce sont des technologies qui leur permettent d'échanger des informations avec les clients et les fournisseurs. Les producteurs pauvres des pays à faible revenu ayant de plus en plus largement accès aux TIC, les possibilités apparaissent plus grands que jamais d'une contribution de ces technologies à la réduction de la pauvreté. C'est la responsabilité partagée de toutes les parties prenantes de tirer le meilleur parti des nombreuses nouvelles possibilités qui apparaissent. Il faudra notamment que les gouvernements et les partenaires de développement soient bien informés avant de lancer de nouvelles mesures et qu'ils travaillent en étroite collaboration avec les partenaires qui peuvent apporter les connaissances et l'expérience nécessaire à l'obtention des résultats souhaités.