José Manuel Barroso, président de la Commission européenne au cours de sa conférence de presse « J'ai beaucoup de confiance dans cette transition démocratique en Tunisie. Je sais que c'est un processus extrêmement exigeant, mais après mes différentes rencontres, j'ai la confiance. Je crois que ce qui peut se passer ici en Tunisie a une importance capitale pour le monde arabe, et je dirais pour le monde entier en général. » C'est en ces mots forts encourageants et réconfortants que José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne a ouvert la conférence de presse qu'il a donné il y a deux jours à la délégation de l'Union européenne, au terme de sa visite de travail à Tunis.
Cette visite du président Barroso intervient dans le cadre de la transition démocratique à laquelle fait face la Tunisie depuis la chute du régime Ben Ali. En à peine trois mois, Tunis pourrait se targuer du titre de capitale la plus convoitée du monde, et pas des moindres. Pratiquement, tout le gratin politique et économique de la planète a séjourné dans la cité capitale depuis le 14 janvier dernier. De part la personne du président Barroso, l'on peut affirmer sans risque de se tromper qu'il connaît très bien de quoi il parle, ayant vécu lui-même une transition démocratique dans son Portugal natal il y a une trentaine d'années. Il avait alors 18 ans. Il sait combien c'est exigeant, il peut comprendre les attentes de cette jeunesse qui a bravé la peur au nom de la liberté, de la dignité et de la justice. Il est conscient dans cette heure d'espoir des défis énormes qui attendent la Tunisie. Son message pour les Tunisiens est clair : « L'Europe est avec vous ! Et nous restons avec vous. » A ce propos, selon M. Barroso, l'UE est déterminée à faire un saut qualitatif avec ses voisins du Sud qui s'engagent dans des réformes à travers un partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée. La Tunisie est, toujours selon lui, le premier pays à entamer ce processus de transition. A ce titre, il voudrait qu'elle soit l'exemple premier de la nouvelle génération du partenariat avec l'Europe.
Un partenariat articulé sur trois axes. Le président de la Commission européenne pense que la Tunisie a toutes les conditions pour réussir : une classe moyenne de plus en plus forte, des gens très qualifiés, un niveau d'éducation supérieur à celui de la région, des liens très proches avec l'Europe, des populations accueillantes, amicales, un pays magnifique, d'une très grande beauté. Venu pour écouter afin que l'Europe puisse apporter l'aide la plus efficace à la Tunisie, M. Barroso est d'avis que le nouveau partenariat avec les voisins du Sud doit s'articuler autour des trois axes suivants : i) un soutien ciblé à la transition démocratique; ii) un partenariat étroit avec la population; iii) une stimulation de la croissance économique inclusive et de la création d'emplois. Pour cela, 4 milliards € sont mis à disposition pour les années 2011-2013, et 140 millions € additionnels pour la Tunisie durant la même période.